AccueilMondeTurquie : Erdogan veut retirer la nationalité aux partisans des Kurdes

Turquie : Erdogan veut retirer la nationalité aux partisans des Kurdes

En dépit de la levée de boucliers des Européens, des Américains et de l’ONU face aux violations répétées et croissantes des droits de l’Homme par les autorités turques, le président Recep Tayyip Erdogan n’en démord pas : Les médias de l’opposition et les Kurdes sont les ennemis de la nation et il faut faire feu de tout bois pour les réduire au silence… et à une totale inaction. C’est même devenu une obsession pour l’homme fort de la Turquie au point qu’il a tout bonnement menacé ce mardi les « partisans » des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de les déchoir de leur nationalité.

On le voit nettement, Erdogan n’a aucune intention, neuf mois après avoir déchiré le pacte de paix avec les Kurdes, de négocier avec le PKK. Au contraire, il élargit le cercle des adversaires à museler, en y intégrant les avocats, intellectuels, journalistes ou députés qui ont une quelconque affinité avec la cause kurde. Rien ne semble pourvoir stopper le tout puissant chef de l’Etat turc dans son combat à mort contre la population kurde.

« Pour les mettre hors d’état de nuire, nous devons prendre toutes les mesures, y compris déchoir de leur nationalité les sympathisants de l’organisation terroriste », a dit Erdogan, droit dans ses bottes, devant un parterre d’avocats à Ankara. « Ces gens ne méritent pas d’être nos concitoyens (…) nous ne sommes pas obligés de porter sur notre dos quiconque est engagé dans une trahison à l’égard de son Etat et de son peuple », a-t-il asséné.

Erdogan a le temps de voir venir, mais…

Ces propos d’une violence inouïe interviennent quelques jours après que l’Union européenne a concédé à la Turquie des avantages majeurs et derrière lesquels elle courait depuis un paquet d’années, comme par exemple le fait de permettre aux citoyens de circuler librement en Europe, avec un simple passeport biométrique ou le fait d’accélérer les négociations d’adhésion à l’UE, un très vieux rêve. En retour on demande aux autorités turques de soulager les Européens en les ‘débarrassant’ des Syriens qui débarquent clandestinement en Grèce en passant par la Turquie, pour ensuite venir taper à la porte des autres pays comme l’Allemagne, qui est saturée actuellement. C’est à  peu près tout ce qu’on demande à la Turquie. En plus en échange de ce travail, très ingrat, la Turquie va recevoir un chèque astronomique de 6 milliards d’euros pour l’aider à supporter les frais de l’accueil des migrants syriens.

Pour le moment l’UE attend de la Turquie qu’elle fasse le sale boulot, à sa place. Les Turcs ont certes le temps de voir venir, car les Européens n’ont pas intérêt à titiller Ankara sur ses nombreuses entorses aux droits humains, Erdogan est très susceptible là-dessus. Mais ne nous y trompons pas, tôt ou tard la question des violations des droits des opposants et des Kurdes reviendra sur le tapis. On dirait même que les Européens, qui n’ont aucune intention d’intégrer la Turquie dans l’UE, prennent un malin plaisir à laisser Ankara accumuler les sorties de route sur les droits de l’Homme pour ensuite s’en servir et les jeter à la face des Turcs comme l’obstacle majeur à leur entrée dans l’UE. Mais tout cela, Erdogan est trop aveuglé par sa haine des Kurdes et des opposants pour le voir, au risque d’entrainer tout un pays dans son aventurisme cataclysmique.

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