AccueilLa UNEZitouna, une banque désormais publique.

Zitouna, une banque désormais publique.

Une fois le décret-loi portant confiscation des biens, meubles et immeubles, de plus d’un membre des deux familles BAT (Ben Ali & Trabelsi) et leurs alliés par le mariage sera publié au  Jort  prenant ainsi force de loi , tout ce qui a été confisqué deviendra un bien public et sera géré par le Fonds spécial qui sera constitué à cette fin. Ce sera le cas d’entreprises comme celles appartenant  aux Trabelsi, aux Ben Ali ou encore des entreprises notoires comme la banque Zitouna où le gendre de l’ancien Président, Sakher El Materi, détenait plus de 87 %.

Cette banque, juridiquement bien constituée et disposant  bel et bien  de son autorisation accordée par  la BCT, deviendra une banque publique. Cela semble ainsi être désormais une certitude, même si l’on ignore encore  les conditions et les détails de procédure de cette confiscation. En attendant, c’est un administrateur, indépendant et issu de la STB, qui dirige cette nouvelle banque publique.

Au 31 décembre de l’année dernière, cette nouvelle banque publique ne  se portait pas si mal que cela, même pour une banque qui a à peine terminé son premier bilan, le premier de son existence et qui ne pouvait être, comme pour toute nouvelle entreprise, que déficitaire tant et si  bien que le business plan de toute banque s’étale sur au moins 4 années pour devenir bénéficiaire. A fin 2010, la banque publique Zitouna enregistrait des capitaux propres de 72,469 MDT, un total actif de 519,242 MDT et un ratio de solvabilité de 16% (2 fois le Cook). Pour un PEB de 7,958 MDT, la banque Zitouna réalisait un PNB de 5,504 MDT Dotations aux provisions divers, frais du personnel (5,9 MDT quand même et derrière un taux d’encadrement de 47 % pour 350 employés dont 115 diplômés de l’universitaires) et charges d’exploitation (3,254 MDT) obligent, Zitouna termine sa première année avec  juste 8,1 MDT de résultat, bien sûr négatif. «Cela est dans l’ordre normal des choses», nous dira un professionnel du secteur qui insiste sur le fait qu’aucune banque nouvelle ne peut faire de retour sur investissement avant  trois à quatre années d’exercice.
La banque, qui avait terminé 2010 avec un volume de dépôts à 394 MDT dont 40 % de chez les particuliers, a certes connu un flottement dans son activité, juste après la Révolution et la fuite de son fondateur. Différents retraits ont été ainsi enregistrés, notamment de la part de gros comptes, étatiques notamment, comme Tunisie Télécom (retrait de 26 MDT) ou encore la Cnam et quelques autres. Tout le volume de retrait n’a pas dépassé 80 MDT, ne représentant que 20 % des dépôts.  L’assise financière de l’entreprise n’en est pas moins restée solide, affirme le management qui signale que Zitouna a 120 MDT placés sur le marché monétaire tunisien et dans le secteur du leasing sousl la forme de « mourabaha inter-bancaire », ce qui représente une manne financière importante pour cette banque désormais publique et une bonne trésorerie de guerre.

«Depuis, aussi, les retraits sont en train d’être compensés par le volume grandissant des affaires avec les grands comptes, parmi les grands groupes tunisiens participant au capital de la banque », nous affirme le nouveau management de la banque. Chez les particuliers, le volume de retrait n’a pas dépassé les 5 % de leurs dépôts, «et ils sont dans un retour progressif », affirme la nouvelle direction de la banque. Signe de cette reprise et du retour de confiance d’une clientèle tunisienne de particuliers qui y vont presque par conviction religieuse et indépendamment de l’actionnariat, la banque Zitouna qui a déjà engrangé 25 000 comptes ouverts pour 22 mille clients, enregistre l’ouverture d’une moyenne quotidienne de 80 nouveaux comptes, depuis la Révolution. L’activité reprend normalement dans cette banque, tournée au début vers le corporate et qui se réoriente maintenant vers sa niche naturelle qui est le particulier. La banque, qui compte déjà 24 agences, devrait finir l’année 2011 avec 28 agences. Le comité Chariaa de la banque s’est d’ailleurs réuni depuis le 22 février dernier pour donner son accord au sujet de nouveaux produits financiers de la banque pour les particuliers et toujours conformes aux principes de la finance islamique. «La production continue dans l’intervalle et nous donnons tous les jours de nouveaux crédits personnels (294 autorisation de crédit voiture en 2 mois), pour l’immobilier (170 autorisations dans le pipe)», certifie le management de la banque qui reste confiant sur les perspectives de cette nouvelle institution financière qui travaille dans une niche courue par une clientèle qui fait confiance aux principes de la finance islamique.

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