Mourad Sellimi, chargé de communication de la CPG (Compagnie des phosphates de Gafsa), est passé ce mercredi 31 janvier 2018 sur Express FM pour évoquer les déboires de son entreprise, en pleine zone de turbulences en ce moment. Sans détour, Sellimi a déclaré que la CPG doit maintenant se focaliser uniquement sur ses performances économiques et doit tourner le dos au social compte tenu des difficultés actuelles de l’économie tunisienne.
Au sujet de la paralysie des activités, bloquées par des habitants de la zone en signe de protestation contre les résultats du concours de recrutement, il a déclaré que l’entreprise a fait tout ce qu’il fallait pour garantir l’impartialité et la transparence des procédures d’embauche. «C’est avant tout un concours, donc seuls des éléments objectifs sont pris en compte ; après c’est l’Agence tunisienne de formation professionnelle qui a piloté les opérations de A à Z, en présence d’un huissier de justice. On a même interdit aux employés de l’Agence de quitter l’hôtel durant leur séjour à Gafsa», déclare le chargé de communication.
Sellimi s’est arrêté sur les chiffres, très mauvais, de la production annuelle de phosphate. Elle a été divisée par deux entre 2010 et 2018, a-t-il affirmé. «Nous produisions 8 millions de tonnes de phosphate en 2010, aujourd’hui nous en produisons 4 millions de tonnes». Toutefois il pense qu’il est possible de retrouver le niveau de 2010 si les protestataires les « laissent travailler». Il a indiqué que la CPG comptait 4500 agents en 2010 et a versé dans les caisses de l’Etat 1 milliard de dinars, mais le gouvernement s’est mis en tête d’embaucher 2600 personnes sur la base de «critères sociaux» en 2012 et 2013, ce qui a impacté le rendement de l’entreprise, selon lui.
Enfin il a invité le gouvernement à prendre en main la CPG, en rappelant que la Tunisie, qui occupait la 2ème place mondiale des producteurs de phosphate, ne figure plus dans tous les classements internationaux…