L’économiste Ezzedine Saidane a posté ceci sur sa page Facebook : La Tunisie est actuellement sur le marché financier international pour un nouvel emprunt d’un milliard d’Euros. Cet emprunt servirait à couvrir les dépenses courantes du budget de l’Etat pour l’année 2016. Oui je dis bien 2016.
Cette sortie sur le marché financier international devait se faire fin novembre-début décembre 2016. Un très mauvais timing (fin d’année) pour solliciter le marché financier international. Elle a ensuite été reportée pour janvier 2017. Elle a été reportée encore une fois pour ce mois. Beaucoup d’hésitation !!!
La Tunisie court un risque important avec cette sortie. Il existe en effet une possibilité que la Tunisie n’arrive pas à lever tout le montant. Ce qui serait un précédent fâcheux. La Tunisie pourrait aussi arriver à lever tout le montant, mais à des conditions très désavantageuses. Ces conditions se traduiraient, entre autres, par une marge en intérêts (spread) de l’ordre de 6 à 7 % au-dessus du taux de base du marché (Euribor). Cette marge mesure le risque Tunisie tel qu’il est perçu par le marché. Cette marge est l’évaluation faite par le marché concernant la capacité de la Tunisie à rembourser normalement le crédit en question. Il faut rappeler que cette marge était de 0,5 % en moyenne avant 2009 (oui 0,5 %). Le coût de l’emprunt en cours serait par conséquent égal à 12 ou 14 fois environ celui d’avant 2009 ???
Mauvaise coïncidence (ou conséquence de la mauvaise gestion de nos affaires économiques et financières) l’agence de notation internationale « Fitch Ratings » vient de revoir de nouveau à la baisse la note souveraine de la Tunisie (B+ avec perspective stable) en proposant dans son communiqué un certain nombre de raisons pour cette dégradation de la note. Si l’on essaye de résumer ce communiqué, on trouve qu’il considère au fond que la Tunisie n’est pas un pays sérieux. Il prend des engagements et il ne les honore pas.
Cette révision à la baisse de la note souveraine de la Tunisie, qui est en fait une appréciation résumée de la capacité de la Tunisie à rembourser ses dettes, va compliquer l’opération d’emprunt d’un milliard d’Euros.
UN GÂCHIS ÉNORME !!!
