Le classement du Hezbollah libanais dans la liste des organisations terroristes par les six monarchies du Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG) et le Conseil des ministres de l’Intérieur arabes fait du bruit jusqu’en Tunisie. Des partis politiques et des associations tunisiennes ont émis un communiqué pour critiquer cette décision.
Dans le communiqué on lit également que la diplomatie tunisienne a posé un acte aux effets incalculables en cautionnant cette mesure qui sert l’agenda du sionisme. Pour les signataires de ce communiqué, le fait qu’Israël ait exulté à l’annonce de cette décision démontre que cette affaire va dans le sens des intérêts du sionisme.
Les signataires de ce communiqué sont : Le parti Al Ghad, le Comité national de soutien de la résistance arabe contre la normalisation avec le sionisme, la Ligue tunisienne de tolérance, le Forum international des jeunes contre le sionisme, le racisme et l’impérialisme, le Rassemblement arabe islamique de soutien de la résistance et le Forum Est-Ouest.
Beaucoup d’arrière-pensées
Pour rappel, la décision de classer le Hezbollah parmi les organisations terroristes a été annoncée hier mercredi 02 mars par le secrétaire général du CCG au motif de « la poursuite des actions hostiles des milices (du Hezbollah), qui recrutent les jeunes (du Golfe) pour perpétuer des actes terroristes». Mais au fond ce qui irrite surtout les monarchies du Golfe c’est que le Hezbollah est devenu, avec trop de panache à leur goût, le porte-drapeau d’un Iran qui renait de ses cendres après la levée de l’embargo et qui est redevenu très offensif, diplomatiquement et économiquement. Alors qu’en face les économies des autres pays du Golfe sont durement frappées par la plongée inexorable des cours du pétrole.
Et puis il y a les succès militaires de l’axe Iran-Hezbollah en Syrie, qui appuie les troupes de Bachar Al Assad, face à une rébellion armée par les monarchies du Golfe mais dont les beaux jours appartiennent au passé. Le fait qu’Al Assad, contre vents et marrées, ait réussi à se maintenir et même à renverser la situation, a de quoi énerver profondément les pays du Golfe. Cela explique aussi cette décision radicale vis-à-vis du Hezbollah…
