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Tunisie-Nouveauté : Une usine à fabriquer des chômeurs est en place … et ça marche !

La Révolution tunisienne était partie avec au compteur 700 mille chômeurs. Un an et moins d’un mois après cette Révolution, qui se transforme jour après jour en désobéissance civile généralisée, la nouvelle Tunisie en est à plus d’un million de chômeurs.

Principal incubateur de ce mouvement croissant du chômage, il y a eu entre autres causes, le départ de 172 entreprises étrangères qui étaient installées en Tunisie, avec  en prime  la perte de 9000 emplois. Un départ précipité par l’instabilité croissante qui caractérise de plus en plus le climat social tunisien. Un climat qui est marqué  et continue de l’être par  une recrudescence jamais vue des mouvements sociaux, entre grèves légales et illégales et sit-in.

Selon un dernier rapport sur la situation sociale en Tunisie, l’année 2011 aura connu 567 mouvements de grève ayant touché 140 mille 615 employés et 314 entreprises dont 227 privées et 37 publiques. Ce qui est effarant dans ces chiffres (Voir notre tableau), c’est le taux exponentiel de ces mouvements sociaux. 

Selon le même rapport officiel dont nous avons pu nous procurer copie, le nombre de grèves s’était multiplié, en Tunisie, entre les années 2010 et 2011, de 122 %. Les grèves légales, celles qui ont respecté toutes les procédures réglementaires, s’étaient accrues de 137 % et les grèves illégales s’étaient multipliées par 116 % en une seule année.

Ces grèves ont engendré la perte de plus de 309 mille emplois contre à peine 74 mille en 2010. Cela équivaut à la perte de plus de 3 millions de dinars en revenus de travail, et cela sur la base d’un salaire journalier brut de 10 dinars pour les smigards et tout en sachant que les smigards ne représentent que 15 à 20% du total de la masse laborieuse en Tunisie. Cela sans compter les pertes subies par les entreprises victimes de ces grèves.  

Ces grèves ont touché, à hauteur de 21 % le secteur du textile, habillement & chaussures (118 grèves contre 69 en 2010), à 16,6 % le secteur de l’emploi intérimaire et à 16 % celui des industries mécaniques (90 grèves en 2011 contre 44 une année auparavant). La région de Ben Arous, proche de la capitale Tunis, a été la plus touchée (106 grèves contre 25 en 2010) et la moins touchée en nombre de grève, c’est Gafsa (5 grèves contre 15) dont le poids économique, en phosphates, a pourtant très lourdement impacté les exportations et les entrées en devises en Tunisie.

La Tunisie de la Révolution [du Jasmin dites-vous ?] a aussi connu 16273 sit-in, tel qu’annoncé par le chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jbali (certainement de source du ministère de l’Intérieur) qui comptabilisait tous les sit-in, les barrages routiers et les sit-in pour revendications sociales. Pour le ministère des Affaires sociales, le nombre de sit-in en lien direct avec le travail, n’a été que de 37 en 2011, contre 23 en 2010.

Que faire ?

C‘est là, ainsi, la machine créatrice de chômeurs et destructrice d’opportunités d’emplois en Tunisie. Elle tourne même à plein régime. Selon le premier responsable d’un des plus grands groupes tunisiens, ce qui reste du tissu économique a créé un millier de nouveaux chômeurs … par jour.

Cette nouvelle «entreprise» de création de chômeurs ne trouve, en plus, personne pour l’arrêter. Tous les syndicats ouvriers et les partis politiques évitent de prendre une position claire, nette et tranchée, à propos de ce sujet. Le gouvernement tunisien de Hamadi Jbali, agite à qui veut bien le croire, la menace d’application de la loi. Le porte-parole de son gouvernement dit pourtant qu’il préfère qu’on le traite, le gouvernement, de faible, que d’user de la force pour mettre fin aux grèves sauvages et aux sit-in. Le ministère de l’Intérieur n’a jamais annoncé être  intervenu pour empêcher une grève sauvage ou mettre fin à un sit-in, si l’on excepte les quelques uns où il y a eu recours au parquet de la justice. De son côté, le syndicat se borne  à dire qu’il ne soutient que les grèves légales et évite de condamner celles qui ne le sont pas. Quant aux sit-in, il évite carrément d’en parler ou d’intervenir pour en dénouer mêmes quelques uns. Ce genre de mouvements sociaux  n’est cependant même pas prévu par le code de travail. Ce n’est donc pas près de s’arrêter. Cela, surtout en l’absence de solutions urgentes pour des demandes, encore plus urgentes, d’emplois et de ressources matérielles pour continuer à supporter l’arrêt des investissements, publics et privés et l’absence de toute perspective politique pour les grands problèmes politiques que vit la Tunisie.

  Khaled Boumiza

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