Les rapports de force issus des élections de l’automne 2014 ont très peu changé comme c’est corroboré par le sondage des intentions de vote réalisé par Sigma et publié mardi par le quotidien Al-Maghreb, 5 mois avant les élections municipales et deux ans avant les Présidentielles et les Législatives.
Toutefois, c’est la désaffection des Tunisiens vis-à-vis notamment du scrutin municipal qui émerge comme l’élément le plus inquiétant avec plus des deux-tiers, exactement 68,8% qui ne se rendront pas aux urnes, en régression d’un point et demi par rapport au mois de septembre dernier.
Ce sont les jeunes (18-29 ans) et ceux de la tranche d’âge 30-44 ans qui boycotteront le scrutin à hauteur respectivement de 70% et 73%, comparés aux adultes et aux séniors (63,5% et 64,6%). Pour schématiser, l’archétype de l’électeur rétif au vote est la femme de la tranche d’âge 30-44 ans, illettrée, appartenant à la classe populaire et résidante dans la région du Nord-ouest. A l’autre bout du spectre, on trouve l’homme de plus de 60 ans, du Sud-ouest, appartenant à la classe aisée et ayant poursuivi des études universitaires.
Nidaâ, Ennahdha et les autres
Les intentions de vote ont progressé pour s’établir au taux de 31,2% en octobre contre 29,7% un mois plus tôt, au bénéfice de Nidaâ Tounès et du Front populaire essentiellement, alors que leur taux a baissé s’agissant d’Afek Tounès et de l’UPL.
Nidaâ Tounès est crédité de 37,3% des intentions de vote, suivi du mouvement Ennahdha (28 ,6%). En troisième position, on trouve le Front populaire avec 8%, puis le Courant démocratique (4,5%) et Al-Watani al-horr (2,2%).
Législatives : rien de nouveau
Pour ce qui est des élections législatives, très peu de changement par rapport au scrutin de 2014. Nidaâ Tounès est crédité de 37,4% et Ennahdha de 27,4%. Loin derrière, il y a le Front populaire (8,2%), le Courant démocratique (5,1%) et Afek cinquième avec 2,7%.
En ce qui concerne les élections présidentielles, les intentions de vote ont reculé de 4 points, de 55,7% à 51,9%. L’élément central à signaler tient au chef du gouvernement, Youssef Chahed. Les intentions de vote qui se sont portées majoritairement sur son nom sont celles qui avaient choisi Béji Caïd Essebsi en 2014.
Le président de la République trône encore en tête du classement avec 22,6%, accentuant ainsi son avance sur le locataire de la Kasbah avec 12,6 %.
L’autre fait notable est la progression continue de l’ex président de la République, Moncef Marzouki qui obtient 11,8% des intentions de vote, soit à 30.000 voix de Youssef Chahed.
Caid Essebsi, et Chahed, excellents, Moncef Marzouki personne non grata en Tunisie