Aux derniers développement des négociations UGTT-Gouvernement pour une nouvelle hausse salariale de 2 Milliards DT, Youssef Chahed aurait vainement cédé pour une hausse de presque 700 MDT, avec une augmentation salariale mensuelle de 110 DT pour la catégorie A1 des fonctionnaires. Cela ne semble pourtant pas encore contenter le SG de l’UGTT qui menace toujours d’une grève générale si le gouvernement de Youssef Chahed ne lui signe pas une enveloppe comparable à celle qu’avait paraphée Habib Essid pour l’UGTT du temps de Houcine Abassi.

Et comme à chaque fois que le chef du gouvernement tunisien tient tête à l’UGTT, son secrétaire général s’en va voir le chef de l’Etat, Béji Caïed Essebssi, pour faire pression sur Youssef Chahed et l’amener à refaire le scénario de 2015, lorsque les hausses salariales avaient porté plutôt la catastrophe économique et financière que l’amélioration du pouvoir d’achat.

C’est ainsi que «les derniers développements survenus sur la scène nationale et l’évolution des négociations dans le secteur de la fonction publique, ont été au centre d’un entretien tenu vendredi au palais de Carthage entre le président de la République Béji Caïed Essebssi et le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi ». Ce dernier, qui est toujours laissé seul à faire déclaration sur le contenu de ses entrevues, sans aucun commentaire de nulle autre personnalité officielle, a souligné «le rôle central du président de la République capable de proposer des solutions adéquates aidant à sortir de la crise actuelle qui ébranle le pays». Cachant à peine le sens de ses mots, «le responsable syndical a insisté, à ce propos, sur l’impératif d’accroitre les efforts des différentes parties intervenantes pour apaiser la tension enregistrée dans différents secteurs, indique un communiqué de la présidence de la République». Autrement dit, Taboubi est allé à Carthage demander, comme à chaque fois, l’intervention de BCE, qui n’est pas le responsable direct de toute mauvaise gestion possible des deniers publics et de l’effondrement du budget de l’Etat, pour faire plier Youssef Chahed qui en est le seul responsable devant le Parlement. Taboubi espère ainsi tirer profit de la mésentente, à plusieurs reprises non cordiale, entre chef de l’Etat et chef de gouvernement pour arriver à ses fins financières, bien que sachant qu’elles nuisent gravement aux finances de l’Etat.

A l’heure actuelle en effet, la masse salariale de 16,551 Milliards DT bouffe 40,5 % du budget de l’Etat pour tous les Tunisiens, contre seulement 6,087 Milliards DT pour l’investissement qui devrait créer de l’emploi pour les chômeurs dont l’UGTT ne se préoccupe guère et qui représentent 15,2 % de la population. Et c’est le gouvernement qui sera redevable devant l’ARP si ces chiffres augmentaient et détérioraient le fragile équilibre budgétaire. Et si le gouvernement cédait aux demandes de Taboubi, pour satisfaire son égo devant les syndicalistes qui lui diraient que Houcine Abassi avait rapporté mieux que lui, le gouvernement devra encore aller voir ailleurs pour donner encore plus de salaires. L’endettement de la Tunisie représente déjà 70,9 % de tout le PIB.

Selon le dernier rapport de la Cour des Comptes, «le budget de l’Etat fera face, surtout pendant les années 221 à 2025, à un remboursement de dette de l’ordre de 1 Milliard de Dollars par an pendant quatre années». Cela veut dire que chaque citoyen devra rembourser 90.000 USD par an au moins, pour que les fonctionnaires aient plus de salaire !

Khaled Boumiza

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