AccueilActualités - Tunisie : Actualités en temps réelTunisie: 2017, l'année de tous les risques, selon Taoufik Baccar

Tunisie: 2017, l’année de tous les risques, selon Taoufik Baccar

L’ex gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Taoufik Baccar, a mis en ligne sur sa page facebook un statut qu’il avait écrit en 2015 qu’il a décidé de republier avec une seule et unique donne qui a changé, à savoir le report du paiement du prêt qatari de  500 millions de dollars  qui a réduit la charge de remboursement au titre de cette année . « Aujourd’hui on est de plain pied dans la situation décrite et malgré le retard pris la démarche préconisée reste d’actualité », affirme-t-il cependant en exergue d’un post intitulé: 2017, l’année de tous les risques.

Il constate que « l’embrasement de l’économie tunisienne continue sans que quelqu’un bouge c’est à se demander de quoi s’occupe- t-on dans ce pays. Le pays est en récession, presque tous les clignotants sont au rouge et pourtant la classe politique continue à s’épuiser dans des débats stériles. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si une mission du FMI est de retour en Tunisie à peine quelques jours après la visite de Christine La garde et la conclusion sous la pression de la dernière mission de revue du FMI et pour s’en convaincre il n’y a qu’à parcourir le rapport soumis par le staff au conseil d’Administration du FMI où on parle à plusieurs reprises que de » staff regret », signe que la staff du FMI n’était pas convaincu pour conclure positivement la mission et demander au conseil le déblocage de la dernière tranche du crédit. ……A la question que me posent beaucoup d’amis jusqu’à quand ces dérapages, j’ai aujourd’hui tendance à dire jusqu’à 2017 lorsque sonnera l’heure de la vérité ».

D’abord pourquoi l’année 2017 ? Dans son explication, l’ancien patron de l’Institut d’émission cite:

-En 2017 la Tunisie aura à payer près de 8 milliards de dinars de service de la dette contre un peu plus de 5 actuellement

-En 2017 les augmentations successives des salaires auront un effet en année pleine de 1,8 milliard de dinars rien que pour le secteur public avec tout l’impact que cela aura sur les équilibres extérieurs et l’inflation

-en 2017 la Tunisie aura connu deux années difficiles pour le secteur touristique comme le prévoient tous les professionnels du secteur et tout le monde connait la place stratégique de ce secteur dans les équilibres extérieurs du pays sans compter les importations des produits agricoles de base dont le niveau sera élevé au moins jusqu’au mois de juin 2016

Si la situation continue telle qu’elle est actuellement, la Tunisie rencontrera de graves tensions sur ses équilibres extérieurs en 2017 et il n’est pas évident qu’elle sera en mesure de lever les ressources extérieures nécessaires pour financer ses déficits. Et tout le monde est conscient que notre grande contrainte en Tunisie réside dans les paiements extérieurs; tous ceux qui ont vécu 1986 le savent. La similitude faite par Moez Joudi et Ezzeddine Saidane avec le cas grec ne sera alors plus un cas d’école mais bel et bien une réalité à laquelle il va falloir faire face.

Un plan de développement dans ces conditions !

Et Taoufik Baccar de poursuivre:
« Nous avons pour la plupart applaudi au retour au processus de planification. Mais dans le contexte actuel un plan n’a plus de sens; la priorité des priorités aujourd’hui consiste à arrêter cette descente vers l’enfer. Par ailleurs il n’y pas d’espace disponible pour des programmes d’investissement pour parler de plans de développement; le chiffre de 125 milliards de dinars d’investissement avancé dans la note d’orientation n’a aucune chance de se réaliser avec les contraintes citées plus haut et surtout le chiffre de 45 milliards de dinars d’investissement public, une véritable vue de l’esprit quand on sait les contraintes du budget et la situation de quasi faillite dans laquelle se trouvent les entreprises Publiques.

A mon sens il est plus opportun de mettre en place un programme de sauvetage de l’économie du pays qui couvrirait les années 2016-2017 et dont l’objectif serait de faire retrouver au pays des fondamentaux acceptables avec l’initiation des réformes de base et l’adoption d’un programme d’investissement prioritaire qui préparerait le pays à des jours meilleurs. Ce programme de sauvetage serait relayé par un plan qui couvrirait la période 2018-2021, quatre années durant lesquelles l’objectif serait de porter la croissance à des niveaux plus élevés capables de créer les emplois nécessaires et d’améliorer les niveaux de vie dans un cadre macroéconomique stable et viable ».

« Nous avons réussi à faire cela entre 1988 et 1990 et nous avons même remboursé par anticipation les crédit du FMI pour s’en affranchir le diktat .Nous avons réussi cela grâce à une Administration forte et compétente et un secteur privé motivé et confiant en l’avenir de ce pays.Il n’y a pas de raison de ne pas réussir maintenant si on réhabilite l’Administration et on responsabilise le secteur privé.Il faut y aller tant qu’il est encore temps sinon c’est un calvaire qui attend le peuple tunisien similaire à celui qu’a connu la Grèce avec le soutien de l’Europe en moins », a-t-il conclu.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -