AccueilLa UNETunisie : Y a-t-il un État dans ce «foutu» pays ?

Tunisie : Y a-t-il un État dans ce «foutu» pays ?

Où en est-on dans cette Tunisie, issue d’une mauvaise révolution ? En guise de réponse, voici ce qu’on remarque à l’œil nu :

Les autorités arrêtent un trafiquant, sitôt ses parents et toute sa tribu cassent tout, brûlent tout, coupent les routes et arrêtent tout dans la région. Les autorités licencient le Directeur régional de l’enfance, sa famille et toute sa tribu arrêtent la production du phosphate et demandent l’annulation de la décision de la ministre.

Le Sud est «Out of control» depuis les fameux 30 DT de droit de passage, jusqu’à la mort d’un contrebandier sur qui ont tiré les forces de l’ordre.

Kerkennah est “Out of control” depuis l’affaire Petrofac, qui refait surface sur fond de présence, invasive et dominante d’un parti radical islamiste.

Fernana est «Out of control» à cause de quelqu’un qui s’est immolé suite à un différend avec la loi.

Et que fait Youssef Chahed ?

Il envoie des convois de ministres refaire des réunions dans des régions où presque tous les gouvernements antérieurs se sont rendus, tenu des réunions et pris des mesures qui n’ont jamais été appliquées, au moins pour la simple raison que depuis 6 ans la Tunisie a connu 7 gouvernements avec une durée de vie moyenne d’une année.

Le chef du gouvernement tient des réunions, dans des bureaux aux portes closes d’où rien ne sort, à part des communiqués creux que personne ne lit et auxquels personne ne croit. Des communiqués, laconiques, presqu’inutiles, qui ne disent rien et qui laissent libre cours à ceux à qui il s’agit de dire ce qu’ils veulent, prenant de court toute autre déclaration du gouvernement, car refusant de prendre le peuple à témoin, surtout dans les sujets sociaux et économiques.

Il s’en va assister à une réunion, celle de Nidaâ, qui ne fera qu’exploser encore plus un parti déjà divisé par les égos surdimensionnés, un parti coquille vide, un parti construit comme un label, une marque commerciale politique, qui ne produit plus rien depuis l’exil de BCE à Carthage.

Il reçoit Houcine Abassi qui lui refuse toute trêve ou report des échéances salariales et des engagements pris dans ce sens par son prédécesseur, et refuse même la diminution de la pression fiscale sur les salariés en guise d’augmentation et en lieu et place de ces engagements. Tout cela, sans qu’on sache ce qu’ils se sont dit et ce qui a été décidé. Il reçoit le BE de l’Utica sans qu’on sache non plus ce qu’il a proposé aux patrons ou ce qu’ils lui ont proposé pour sortir du bourbier économique dans lequel s’enfonce le pays depuis 6 ans.

Il jure ses grands dieux qu’il ne laissera plus personne arrêter une usine ou un site de production et ne bouge pas le petit doigt devant les arrêts incessants de la production du phosphate, ni l’orteil face à un des opérateurs majeurs des hydrocarbures à Kerkennah, qui annonce sa décision de plier bagage.

Depuis qu’il est là, Chahed fait comme s’il ne voyait rien et ferme les yeux devant tous les témoins d’une détérioration du climat socioéconomique. Chahed, véritable ‘témoin’ qui ne sait rien, n’entend rien, ne voit rien et ne dit rien à propos de tout cela, adoptant l’attitude des «trois petits singes».

Il patauge, change de gouverneurs comme il changerait de chemise, sans rien dire et sans rien expliquer des véritables raisons de ce énième changement des premiers responsables régionaux.
Il communique sans communion avec ceux qu’il gouverne. Il gouverne à huis clos, mais ne règne guère. Il nomme, mais en réalité il dégomme. Il bouge, sans que ceux qu’il dirige ne sachent dans quel sens et ne peuvent donc le suivre. Il bouge dans tous les sens, mais ne fait rien bouger, même pas par la force cinétique qu’il devrait dégager par ses gesticulations médiatiques et qu’il n’arrive même pas encore à engager.

Alors qu’il devrait être à New York, puisque c’est lui le chef du gouvernement et le véritable comptable des résultats économiques qui pourraient justifier les crédits demandés au FMI et à la BM, on le retrouve à Tunis à ne rien faire d’autre que d’aller donner un coup de pied dans le nid de guêpes d’un Nidaâ qui ne répond même plus à l’appel d’une Nation où tout le monde piétine chaque jour un peu plus la dignité de l’Etat. Un État où désormais la trace d’hommes d’affaires véreux et de contrebandiers est loin d’être imperceptible et qui ne prend même pas la peine d’enquêter sur les déclarations d’un député, qui assure que le passage des lois à l’ARP est planifié et dicté par la seule volonté de quelques hommes d’affaires, et le pouvoir de leur argent. Un État qui s’émeut et réagit à tous ses étages à la non diffusion d’une interview et qui ne bouge pas le petit doigt devant l’arrêt de la production de ses mines et de ses puits de pétrole.

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