Brahem assume le virage sécuritaire, le SNJT s’énerve

Les formes de protestations envisageables contre le retour aux restrictions sécuritaires sur les journalistes ont été au centre de la réunion lundi soir entre le Syndicat des journalistes tunisiens (SNJT) et la Fédération des directeurs des journaux.
Le syndicat a proposé le recours à une grève générale, a annoncé son président, Neji Bghouri.
Bghouri, qui s’exprimait mardi au cours d’une conférence de presse à Tunis, a exprimé sa profonde consternation du climat général de la liberté d’information, marqué par la multiplication des restrictions imposées aux journalistes.
Il a insisté sur la nécessité de lutter contre les pratiques du ministère de l’Intérieur envers les journalistes au cours de la dernière période.
Il a fait observer que lors de son audition par les membres d’une commission parlementaire, le ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, n’a pas démenti la mise sur écoute des journalistes, appelant au droit d’accéder aux ordres judiciaires permettant pareilles pratiques.
Pour le président du SNJT, « ces agissements ne cadrent pas avec la nouvelle Tunisie ». D’ailleurs, a-t-il ajouté,  » ce ministre a une mauvaise réputation depuis qu’il travaillait sous le régime Ben Ali ».
Le ministère de l’Intérieur est, selon Bghouri, le département le plus impliqué dans la torture et la violation des droits humains. Et d’ajouter : « ce ministère a recyclé ceux qui, par le passé, agressaient les protestataires ».
Le président du syndicat a encore souligné que le ministère de l’Intérieur ne doit pas être mis au-dessus de la critique et que ses pratiques envers les journalistes doivent cesser. « Nous refusons totalement toute tentative d’asservir le secteur et de le placer sous tutelle » a-t-il lancé.