Les Occidentaux ont réagi négativement à la composition du gouvernement intérimaire, qui comprend la vieille garde talibane mais aucune femme, et tranche avec les promesses d’ouverture du régime.
De retour au pouvoir, les talibans devront « gagner » leur légitimité auprès de la communauté internationale, a ainsi estimé le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Le nouveau gouvernement présenté mardi n’est ni « inclusif » ni « représentatif » de la diversité ethnique et religieuse de l’Afghanistan, a aussi déploré l’UE. La Chine, l’un des rares pays à maintenir son ambassade ouverte à Kaboul, a par contre salué la mise sur pied d’un exécutif qui met fin « à plus de trois semaines d’anarchie ».
Dans ce gouvernement dirigé par Mohammad Hassan Akhund, un ancien proche collaborateur du fondateur du mouvement, le mollah Omar, figurent plusieurs personnalités déjà très influentes quand les islamistes avaient imposé un régime fondamentaliste entre 1996 et 2001. Tous les membres sont des talibans et presque tous appartiennent à l’ethnie pachtoune.
Surtout, plusieurs des nouveaux ministres figurent sur des listes de sanction de l’ONU et quatre sont passés par la prison américaine de Guantanamo. Le portefeuille de l’Intérieur revient par exemple à Sirajuddin Haqqani, dirigeant du réseau éponyme, qualifié de terroriste par Washington et historiquement proche d’Al-Qaïda.