La chaîne satellitaire Al-Jazeera, basée à Qatar, projette de supprimer des centaines d’emplois dans le monde entier, dans le cadre d’économies dictées par la baisse des prix du pétrole et d’un changement radical dans sa stratégie d’investissement, rapporte le quotidien britannique The Guardian.
Cette décision qui a fait l’effet d’une énorme surprise touchera non seulement entre 800 et 1000 employés, soit près du quart de l’effectif total, mais pourrait présager de la réduction de l’engagement de l’Etat à soutenir le groupe de presse.
Les suppressions d’emplois projetées qui devraient intervenir après la fête de l’Aïd el Idha cette semaine, sont dues à la baisse des prix du pétrole et du gaz, et suite aux dépenses mobilisées par le groupe de presse d’un montant de 600 millions de dollars aux fins du lancement d’Al-Jazeera en Amérique en 2013.
Un courriel interne d’al-Jazeera a déjà été préparé, qui a averti certains membres du personnel de s’attendre à des « coupes douloureuses », provoquant une énorme confusion en prévision de la décision finale qui sera prise par l’équipe de direction de la chaîne.
Des présentateurs, journalistes, techniciens et autres membres du personnel de soutien qui travaillent dans les deux chaînes de langue anglaise et arabe devraient être tous informés des réductions dans les jours à venir. Seule Al-Jazeera Amérique, lancée après l’achat de la station de télévision « Current TV » de l’ancien vice-président américain Al Gore, devrait être épargnée.
La plupart des 4.700 employés d’Al-Jazira travaillent dans le service de langue arabe.
Des sources proches du dossier soulignent que les journalistes du service de langue arabe sont particulièrement exposés à des risques dans la mesure où les positions d’al-Jazeera concernant plusieurs des zones de conflits les plus troublées du Moyen-Orient pourraient leur causer des problèmes s’ils sont contraints de rentrer chez eux.
Les suppressions d’emplois pourraient signifier que les autorités qataries sont prêtes à investir dans d’autres chaînes telles que la chaîne de télévision al-Araby Al-Jadeed et le journal contrôlé par le palestinien Azmi Bishara, ancien membre de la Knesset israélienne.
Un porte-parole d’Al-Jazeera s’est abstenu de confirmer les suppressions d’emplois soulignant que « quelque chose devrait probablement arriver bientôt ».