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Appel à ne pas se rapprocher de la sebkha de Tazarka suite à la mort de 7 vaches qui se sont abreuvées de ses eaux

Un appel a été lancé aux agriculteurs, éleveurs de bétail et aussi aux citoyens pour ne pas se rapprocher, provisoirement, de la sebkha de Tazarka à Nabeul (nord-est de Tunisie), suite à la mort aux environs de cette zone humide, de sept vaches, jeudi. 27 mai 2021.

Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche qui a lancé cet appel a expliqué, vendredi, dans un communiqué, que ses services spécialisés ont pris toutes les mesures pour effectuer les analyses nécessaires afin d’identifier les causes de cet incident.

La présidente du Comité de santé, d’hygiène et d’environnement à la municipalité de Tazarka, Zouha Nechi, a affirmé la mort de sept vaches laitières appartenant à un agriculteur de la région de Tazarka relevant de la délégation de Korba, après avoir bu les eaux polluées versées par l’une des unités industrielles de la région.

Dans une déclaration à l’agence TAP, Nechi a indiqué qu’une équipe regroupant des agents de la police municipale et de l’hygiène, ont pris des échantillons des eaux versées par les unités industrielles et effectué des prélèvements des cadavres des vaches pour identifier les causes de la mort.

Et d’ajouter que «l’agriculteur propriétaire des vaches mortes avait l’habitude d’abreuver ses vaches à la Sabkha, sauf qu’il a été surpris, cette fois-ci, par leur mort quelques minutes après leur abreuvement».

Un activiste de la société civile à la ville de Tazarka, Moez Kassem, a de son côté, souligné la gravité de la situation environnementale à Tazarka, qui menace à la fois la santé humaine et animale, surtout que plusieurs fermes agricoles se trouvent aux alentours de la Sabkha, affirmant que cette situation inquiète de plus en plus les habitants de la région.

Pour mémoire, plusieurs activistes de la société civile de Tazarka ont dernièrement organisé des sit-in de protestation pour dénoncer la détérioration de la situation environnementale dans la région, mettant en garde contre l’avènement d’une catastrophe environnementale à la Sabkha de Tabraka submergée par les eaux polluées provenant de la zone industrielle de la région et de la station d’assainissement avoisinante.

A une échelle plus large, plusieurs spécialistes de l’environnement ne cessent de tirer la sonnette d’alarme contre les menaces que subissent les zones humides en Tunisie, en raison des activités humaines irresponsables (pollution, rejet de déchets toxiques, extension urbaine, construction anarchique, surexploitation des ressources…).

Dans une interview à l’agence TAP, Faouzi Maâmouri, expert international en gestion et conservation de la nature et ancien directeur et fondateur du WWF Bureau Afrique du Nord (Tunis), avait indiqué que la Tunisie, qui compte parmi les pays qui ont le rapport «superficie zone humide/superficie totale du territoire» le plus élevé de la région méditerranéenne, compte de nos jours plus de 250 zones humides naturelles qui couvrent, en effet, plus de 8% de la superficie du pays. Elles sont très diversifiées (garaets, sebkhet, lacs, chotts, tourbières, salines, oueds permanents ou saisonniers, etc.).

« Les zones humides tunisiennes abritent, en effet, plusieurs espèces vivantes endémiques et menacées de disparition, ainsi que plusieurs espèces végétales médicinales et fourragères et d’autres utilisées dans le secteur de l’artisanat. Dans les zones humides tunisiennes, on recense plus de 584 espèces végétales terrestres et aquatiques, plus de 276 espèces d’oiseaux dont la plupart sont des oiseaux migrateurs qui se réfugient dans les zones humides ».

Toutefois « Plus de 50% des zones humides naturelles en Tunisie ont subi une perte totale ou des modifications profondes. Pis encore, la majorité des zones humides d’eau douce situées autour de la Medjerda, ont disparu durant les 50 dernières années ».

« Les zones humides tunisiennes souffrent d’un manque de sensibilisation du public et des décideurs quant à leur valeur patrimoniale et leur rôle sur le plan social et économique, d’une absence de plan de gestion, y compris pour les sites Ramsar du pays, d’un faible cadre juridique et institutionnel régissant ces milieux et d’un chevauchement des prérogatives entre les acteurs gouvernementaux, d’une faiblesse de l’intervention de la société civile qui se confronte, souvent, à une réglementation mal adaptée et d’une absence d’expertise en matière de conservation et d’utilisation rationnelle des zones humides ».

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