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« Beaucoup de Tunisiens craignent une prise du pouvoir par les militaires », selon le New York Times

« La Tunisie est entrée dans un nouveau cycle politique: Elle était dans une transition politique difficile qui a été marquée par des phases d’instabilité et maintenant nous assistons à une radicalisation des acteurs politiques », a déclaré Vincent Geisser, chercheur à l’Institut français du Proche-Orient, basé à Beyrouth, cité par le New York Times. «Il ya un réel besoin de dialogue avant qu’il n’y ait un autre assassinat. »

Les défis sont réels: Le pays fait face à une économie faible, en repli de 1,8 pour cent en 2011 et dont la croissance a augmenté d’environ 2,7 pour cent, l’année dernière, ce qui ne suffit pas pour réduire le chômage, qui tourne à environ 17 pour cent, contre 13 pour cent, lors de la chute de l’ancien régime, écrit le New York Times, dans un article consacré à la situation en Tunisie.

L’instabilité politique effraie également les touristes, sachant que le tourisme était une source importante d’emplois et de revenus dans le passé.

La crise fait mal tout le monde

Les Tunisiens en imputent la responsabilité au mouvement Ennahdha qui ne s’est pas attaqué aux racines du mécontentement populaire et a échoué dans le maintien de l’ordre dans le pays, tout en créant un climat où les radicaux religieux multiplient les violentes menaces contre l’opposition laïque.

Rached Ghannouchi, fondateur et chef du parti islamiste, qui a récemment été taxé d’ « assassin » par les manifestants, nie fermement que le parti ait favorisé la violence.

«Ennahdha n’a jamais eu recours à la violence laquelle ne fait pas partie de notre idéologie », a-t-il dit lors d’une interview dans l’un des bureaux du parti à Tunis.

«Nous sommes au pouvoir, mais nous nous sentons comme si nous étions dans l’opposition. Nous n’avons pas de formation politique qui est de notre parti « , a-t-il ajouté.

Même ainsi, nombreux sont ceux qui pointent du doigt Ennahdha dans la crise politique et s’inquiètent d’une prise de pouvoir par les militaires, écrit encore le New York Times.

«La plupart des Tunisiens sont pris en otage par ce type de radicalisation de l’échiquier politique», a déclaré Vincent Geisser. « Cet entêtement de ne pas écouter l’autre pourrait conduire à une prise du pouvoir par l’appareil de sécurité. »

Farès Mabrouk, co-fondateur de l’Institut arabe de politique, estime que plus la période de transition est courte, plus les chances que le pays revienne à un climat politique plus stable sont grandes. Le gouvernement actuel est censé gouverner uniquement jusqu’à la promulgation de la Constitution et l’organisation des prochaines élections.

«Il ya aujourd’hui une opportunité de créer un compromis historique qui sera unique en Tunisie, et dans le monde arabe », a-t-il dit. « L’assassinat de Chokri Belaïd et l’unification de la gauche vont équilibrer les forces. »

La constitution n’est pas terminée et il n’ya pas encore de date fixée pour les élections. Cette lutte de légitimité politique nuit au pays.

«Nous avons deux forces égales et cela peut conduire à la guerre civile », a déclaré Farès Mabrouk. « La première est investie de la légitimité électorale et l’autre a désormais un martyr qui lui confère une légitimité. L’avenir politique étant incertain, aucune entreprise tunisienne ou étrangère ne va investir.  »

Source : New York Times

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