AccueilActualités - Tunisie : Actualités en temps réelEcart "grandissant" entre le SMIG et le transfert monétaire public destiné aux...

Ecart « grandissant » entre le SMIG et le transfert monétaire public destiné aux programmes sociaux

Une enquête d’évaluation de la performance des programmes de lutte contre la pauvreté en Tunisie rendue publique, vendredi, a révélé l’existence d’un écart « grandissant » entre le SMIG et le transfert monétaire public destiné au programme national d’aide aux familles nécessiteuses (PNAFN) qui a basculé de 7% en 1987 à 22% en 2010 puis porté à hauteur de 45% en 2015.
Conduite en 2014 par le centre de recherche et des études sociales (CRES) avec l’appui de la banque africaine de développement (BAD) et présentée lors d’un séminaire tenue à Tunis, cette étude a mis en lumière une double explosion au niveau du nombre des bénéficiaires qui a presque doublé entre 2008 et 2015 et au niveau du transfert qui est passé de 30 dinars en 2010 à 150 dinars en 2015.
Commentant ces résultats, le directeur des études au CRES , Nidhal Ben Cheikh a souligné que cette explosion risque de constituer « une trappe à inactivité » et « une paupérisation  » des bas salaires, jugeant indispensable de porter une attention particulière à l’écart enregistré entre le SMIG et le transfert monétaire octroyé aux familles nécessiteuses qui demeure, selon lui, déterminant en matière d’incitation à l’emploi.
Menée auprès d’un échantillon de 5000 ménages bénéficiaires du PNAFN et du programme d’accès aux soins à tarifs réduits (AMGII), la présente enquête
a permis de mettre en évidence l’existence d’erreurs de ciblage, dans la mesure où 27% des bénéficiaires dépassent le seuil de pauvreté.
S’appuyant sur les résultats de cette enquête, Ben Cheikh a souligné qu’une proportion des populations pauvres s’est retrouvée exclue de ces programmes sociaux tandis que 40% des populations bénéficiaires disposent de capacités contributives les rendant éligibles à la sécurité sociale (CNSS).
De ce fait, a-t-il constaté, ces programmes sont de nature à exercer des effets désincitatifs vis-à-vis des assurances sociales et à favoriser la montée de l’informalité .
Par ailleurs, il a tenu à indiquer que l’intérêt de cette étude est de rationnaliser les dépenses publiques et améliorer leur efficacité afin de combler le déficit budgétaire et faire face à l’endettement, soulignant dans ce contexte, que la Tunisie consacre annuellement 18% de son produit intérieur brut (PIB) aux transferts sociaux.
Pour remédier aux différentes lacunes observées dans le cadre de cette étude, Ben Cheikh a mis l’accent sur la nécessité d’adopter une nouvelle politique qui consiste à moduler le transfert monétaire selon les différentes catégories ciblées tout en surveillant de prés l’écart avec le SMIG.
Il a, en outre, appelé à la création d’une nouvelle structure centrale et territoriale des travailleurs sociaux dont la mission sera focalisée davantage sur le volet accompagnement des familles et sur un redéploiement territorial de ces travailleurs dans les gouvernorats où le taux de couverture est faible.
Cela permettra, a-t-il dit, d’assurer une meilleure pénétration des programmes auprès des populations exclues.
Ben Cheikh a, d’autre part, fait savoir qu’une note stratégique de cette étude sera remise au gouvernement.
En 2010, le taux de pauvreté a été estimé à 15.5%, selon l’institut national des statistiques.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -