Le Département du travail vient d’estimer à 517.000 les créations nettes de postes en janvier, soit près de trois plus que prévu. On anticipait un ralentissement de l’embauche, le contraire se produit. Surtout si l’on tient compte des révisions favorables des chiffres de décembre et novembre: 71.000 postes de plus que l’on pensait ont été ainsi créés au cours de la période.
Alors que les annonces de plans sociaux se succèdent, les diverses statistiques nationales continuent de peindre un tableau favorable du marché de l’emploi. Le nombre d’emplois non pourvus par exemple en décembre a grimpé de près de 600.000 unités, alors que l’on espérait au contraire une baisse qui aurait illustré un début d’apaisement de la pénurie de main-d’œuvre. La semaine dernière, les chiffres des nouvelles inscriptions au chômage ont également pris les experts à contre-pied en chutant de 183.000 unités à leur plus bas niveau depuis avril 2022.
La peur de voir la Réserve fédérale aller trop loin dans ses majorations de taux directeur repose sur le sentiment que l’économie américaine s’essouffle dangereusement et que l’emploi va se détériorer. Or, si les signes d’essoufflement de la consommation sont abondants, en revanche l’embauche reste étonnamment forte. La contraction de l’activité manufacturière, la récession dans l’immobilier, la chute marquée de la demande qui affecte les plus grands de la technologie, d’Apple à Microsoft en passant par Google et Intel, ne se voient guère dans les données publiées par le Département du travail.
