AccueilLa UNEGouvernement Ali Laarayedh: 4 priorités et un vote de confiance acquis d’avance

Gouvernement Ali Laarayedh: 4 priorités et un vote de confiance acquis d’avance

L’assemblée nationale constituante, réunie, mardi , en séance plénière, pour accorder ou non la confiance au gouvernement de Ali Laarayedh, a renvoyé à demain, mercredi, le vote, à l’issue de 4 heures de débats animés qui ont dessiné trois clivages antinomiques : les pour , les contre et les oui, mais. Il n’en demeure moins que la confiance est acquise au regard de la majorité dont les partis de la troïka disposent à l’ANC. Dans son discours devant l’ANC, le chef du gouvernement désigné, Ali Laarayedh, s’est attaché à refléter les idées que partagent l’opinion publique et les courants politiques dans leur ensemble .N’a-t-il pas martelé que le but de ce qui reste de la période transitoire, c’est de parvenir à organiser des élections crédibles et transparentes, de nature à faciliter l’alternance, et jeter les bases d’un « Etat civil et démocratique » ? N’a-t-il pas insisté, contre toute attente, sur l’importance du contenu matériel, technologique et scientifique de tout programme gouvernemental, sans lequel , l’identité serait une coquille vide qui ferait partie du passé ?

Ali Laarayedh a avancé les 4 priorités de son Gouvernement , à savoir :

-Présenter un échéancier politique et électoral qui éclaire l’avenir, et permet l’organisation dans les meilleures conditions des prochaines élections

–  instaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, point de passage obligé pour préserver les droits et les libertés des citoyens

– accélérer le rythme de la création des postes d’emplois : Ali Laarayedh a avancé le chiffre de 90 mille postes d’emplois pour 2013 ,dont 23 mille dans le secteur public .

–  poursuivre les efforts des réformes déjà entamées du temps du Gouvernement Hamadi Jebali, dans les secteurs de la sécurité, de la justice, de l’administration, du système pénitentiaire ,des banques et de la finance et de l’investissement .

Reprenant les thèmes du Gouvernement précédent , revendiquant ses acquis et réussites , et profitant de l’occasion pour les mettre en lumière et déplorer le peu de cas manifesté par les médias pour le faire , Ali Laarayedh a voulu tenir le discours qu’aimerait entendre le Tunisien ,en évoquant la cherté de la vie , et l’aspiration du citoyen à la sécurité et à la stabilité pour que la machine économique soit remise en marche . Ali Laarayedh a voulu aussi faire sien le discours que l’opinion publique et les courants politiques aiment entendre : élection transparente ,Etat démocratique et civil où la Tunisie a fait des pas pour sa concrétisation , et politique modérée ,qui respecte les engagements internationaux du pays et dans laquelle se reconnaissent tous les Tunisiens .

Le leitmotive de Ali Larrayedh , en cette période de grâce qui s’amorce , tient plutôt du sursis , renvoie au slogan répété depuis sa désignation : »Mon Gouvernement est celui de tous les Tunisiens’’, et c’est à l’aune de ce slogan que son cabinet entend œuvrer.

Les députés divisés

Les députés, dans leurs interventions , ont été partagés entre un soutien inconditionnel au Gouvernement désigné , exprimé par les élus du parti Ennahdha , une opposition inconditionnelle affichée par les députés démocrates et ceux d’Al-Aridha , et des oui,mais qu’on retrouve chez les constituants appartenant à Ettakattol , l’alliance démocratique , le CPR et les variantes Wafa et le Groupe Liberté et Dignité .

C’est un léger remodelage du paysage politique classique, qui laisse entrevoir une restructuration de l’échiquier à l’approche des élections prochaines.

Les Nahdhaouis ont cherché à mettre en exergue les acquis de l’exercice de Hamadi Jebali sans le nommer ,parler de complots contre l’ancien Gouvernement , et mis en avant l’élargissement de l’assise de la coalition et les vertus du recours aux compétences apolitiques .

Ceux qui ont critiqué le bilan de Jebali et le passage de Ali Laarayedh au ministère de l’Intérieur , ont laissé entendre qu’ils ne voteront pas la confiance au Gouvernement .On y retrouve l’opposition démocratique , quelques indépendants et surtout les députés affiliés à Al-Aridha ,qui sont les plus virulents .

Le oui, mais réunit des franges qui étaient jusque-là très éloignées. La coalition démocratique de Mohamed Al-Hamdi a choisi l’abstention , attitude qui présage de positions plus nuancées et au cas par cas , dans les votes à venir des lois et des textes organiques . Ettakattol , lui, parle de l’importance du leadership du chef du Gouvernement ,de l’harmonie de l’équipe ministérielle , de la neutralité des ministres et leur engagement à servir le citoyen , conditions sine qua non pour une efficience gouvernementale . Wafa met la barre très haut, en donnant l’impression de rejeter la démarche en bloc. Mais cette démarche ,du moment qu’elle n’a pas permis de réunir plus de formations centristes autour de Ali Laarayedh , laissera une place de choix à Raouf Ayadi ,lors de la gestion des dossiers chers à Rached Ghannouchi, à savoir l’immunisation de la révolution , et le code électoral qui aura un grand impact sur la future réalité politique du pays.

Aboussaoud Hmidi

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -