Après la décision de la compagnie de croisières Norwegian Cruise Line (NCL), en mars dernier, d’annuler toutes ses escales en Tunisie, c’est au tour de la compagnie américaine « Holland American Lines » d’annuler l’escale du paquebot de croisière Rotterdam prévue pour demain, samedi, 10 mai 2014, au port de la Goulette avec à son bord plus de 2000 touristes, c’est ce qu’a confirmé à Africanmanager, le président de la fédération tunisienne des agences de voyage, Mohamed Ali Toumi. Une décision annoncée alors que les députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC) interpellent la ministre du Tourisme Amel Karboul et le ministre délégué à la Sécurité, Ridha Sfar, au sujet de l’entrée d’Israéliens en Tunisie.
Mohamed Ali Toumi a fait remarquer, à ce propos, que l’annulation de ces escales va entraîner d’importantes pertes pour le secteur du tourisme tunisien, estimant qu’elles seraient comprises entre 150 et 200 mille dollars, outre le manque à gagner des professionnels du secteur surtout que les escales des bateaux américains donnent lieu à d’importantes dépenses bénéficiant aux produits de l’artisanat.
Il a estimé, en outre, que le fait qu’une compagnie internationale annule ses escales en Tunisie à cause de l’entrée de touristes israéliens pose un grand problème en Tunisie et souligne la gravité les difficultés que rencontre le secteur : « On est en train de jouer avec le feu alors que la Tunisie ne peut plus supporter d’autres problèmes ». C’est ainsi qu’il a appelé à accorder beaucoup plus d’intérêt au dossier économique, principalement au secteur touristique, l’un des principaux moteurs de l’économie tunisienne qui se répercutera sur tous les autres secteurs, selon ses dires.
Mohamed Ali Toumi a affirmé, toutefois qu’il ne s’oppose pas à l’audition des ministres : « Je n’ai rien à reprocher à l’initiative de l’ANC d’interpeller les ministres du Tourisme et de la Sécurité, puisque cela s’inscrit dans le cadre de ses missions, mais je m’oppose plutôt aux procédés utilisés et à l’ampleur donnée à l’affaire pour créer le buzz », a-t-il dit. «J’aurais aimé que la ministre soit interrogée sur la saison touristique, les programmes et les difficultés du secteur », a-t-il poursuivi, appelant, cependant, les partis politiques à accorder beaucoup plus d’importance au secteur touristique et à s’intéresser aux difficultés des régions notamment en termes de qualité des services fournis et d’infrastructures, évoquant la nécessité de mettre en place un programme clair et ambitieux qui s’étalera sur 5 ans et non limité à une seule saison touristique, précisant que cela devrait être fait loin des tiraillements politiques.
Khadija Taboubi