La société civile pourrait jouer un rôle vital dans la promotion des investissements. C’est ce qui émerge d’une table ronde organisée, mardi, par la Chambre Tuniso-Italienne de Commerce et d’Industrie dans le cadre de ses activités de développement des échanges économiques entre la Tunisie et l’Italie.
Cette rencontre a permis d’aborder sous un angle nouveau les problèmes auxquels fait face la Tunisie auxquels s’ajoutent les difficultés liées à l’étape transitoire et bien plus celles vécues par les entreprises italiennes installées dans le pays et qui sont au nombre de 800, chiffre très modeste par rapport aux liens unissant les deux pays, a-t-il été constaté. Ce nombre aurait du s’élever à 1500 entreprises, selon Abderrazak Zouari, ministre du Développement régional qui intervenait sur « un rôle beaucoup plus important des sociétés civiles dans le cadre de la coopération régionale décentralisée ».
« Le message que je voudrais passer est qu’il est utile d’établir des nouvelles modalités de partenariat et de voir autrement l’investissement en Tunisie » a affirmé le ministre en évoquant les préoccupations actuelles du gouvernement provisoire qui tente de lutter contre le chômage et réaliser le développement dans les régions intérieures.
Selon lui, l’urgence pour l’instant est de mieux réfléchir pour concrétiser une coopération gagnant-gagnant entre les deux pays. Une coopération qui est appelée à se consolider davantage compte tenu de la qualité du partenariat tuniso-italien et de l’impact de la Révolution sur l’amélioration de la pratique des affaires. « Les bénéfices attendus seront largement supérieurs aux coûts que nous sommes en train de rencontrer », a précisé le ministre.
Il s’agit d’une démarche qui dépend de la mise en place de la bonne gouvernance pour pouvoir effectivement réformer l’économie, sauvegarder l’investissement actuel qui a été, depuis quelques années, l’un des axes d’intérêts les plus importants en Tunisie et créer un environnement propice aux activités du secteur privé.
Cela ne peut se faire qu’à travers l’implication de la société civile qui pourrait être un facteur clé dans la promotion de la bonne gouvernance et des IDE qui ont connu une perte de vitesse suite aux derniers événements qu’a subis la Tunisie en affichant une baisse de 23% en plus de la fermeture de 41 entreprises dont 6 opérant dans le secteur électrique, mécanique et l’entrée en production de 13 nouvelles entreprises seulement.
Pour y faire face, un appel a été adressé aux entrepreneurs étrangers particulièrement les Italiens pour qu’ils soient plus proches de la société civile et des populations pour créer leurs projets et installer leurs entreprises. A ce propos, Abderrazak Zouari a affirmé que la Tunisie devrait être conçue comme une région européenne pour mieux réaliser les objectifs fixés.
Une méthode qui ne peut que consolider les liens historiques entre la Tunisie et l’Italie, notre deuxième partenaire économique lequel s’engage à mieux contribuer à la relance économique du pays. « Avec une contribution de l’ordre de 270 millions d’Euros, l’Italie est trop active au titre de cette démarche. La preuve en est qu’on a commencé déjà à penser à une nouvelle stratégie surtout que les statistiques internationales prouvent que la Tunisie est regardé comme un pays à un très haut développement humain » a relevé Mme Caterina Gigliuto, représentante du ministère italien des Affaires Etrangères qui a annoncé, dans le même ordre d’idées, qu’une ligne de crédit de 63 millions d’euros sera lancée prochainement dans le cadre des aides italiennes au développement en Tunisie.
Antonello De Riu,conseiller de l’Ambassade d’Italie, à Tunis, a déclaré que la Tunisie continue d’être un partenaire privilégié pour l’Italie, indiquant que les responsables italiens sont en train d’identifier, en collaboration avec les autorités tunisiennes, les secteurs prioritaires pour une éventuelle réalisation de projets dans des régions intérieures telles que Gafsa, Kasserine, Le Kef et Thala.
Sur un autre plan, et lors de cette table ronde, deux projets ont été présentés. Le premier projet concerne le développement régional et qui vise la facilitation de l’accès au crédit des PME italiennes, dans le but de constituer des entreprises mixtes en Tunisie. Le deuxième propose une collaboration sur l’immigration des jeunes diplômés tunisiens en Europe. A noter que l’accord de lancement sera signé les 11 et 12 mai 2011.
Wiem Thebti