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LA CRISE OUBLIEE EN CENTRAFRIQUE SE TRANSFORME RAPIDEMENT EN UNE CRISE NEGLIGEE, AVERTIT LA DIRECTRICE DU PAM

BANGUI, République Centrafricaine, 19 mars 2014/African Press Organization (APO)/ — La Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM), Ertharin Cousin, en visite à Bossangoa dans le nord-ouest de la République centrafricaine (RCA), a constaté une insécurité alimentaire et un niveau de malnutrition alarmants, dus à la combinaison de violences sporadiques persistantes et de ressources financières insuffisantes.

« Aujourd’hui, j’ai entendu des témoignages déchirants de femmes et d’enfants ordinaires qui ont perdu des membres de leur famille dans les violences et attaques traumatisantes qui les ont contraints à fuir », a déclaré Ertharin Cousin. « Leur force dans ces épreuves m’impressionne. Nous ne pouvons simplement pas leur dénier l’assistance dont ils ont besoin, après tout ce qu’ils ont enduré ».

« Toute la population est affectée, pas seulement les personnes déplacées. Les Centrafricains, en particulier les femmes et les enfants, ont besoin de notre aide maintenant. Nous devons agir vite avant que les pluies ne viennent encore aggraver cette situation dramatique », a-t-elle ajouté. « Nous ne pouvons pas attendre que des images d’enfants squelettiques viennent démontrer notre échec et notre négligence ».

La Directrice exécutive du PAM a participé à une distribution de vivres et de semences avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. « Si nous laissons passer la saison agricole, qui commence en avril, les familles n’auront aucune récolte, car d’ici peu ils auront épuisé leurs maigres réserves. Nous devons fournir les semences et les protéger ».

Les donateurs apportent de l’assistance à des millions de Syriens qui entrent dans leur quatrième année de conflit. Les besoins augmentent également au Soudan du Sud, selon Mme Cousin. « Mais on ne peut pas dire à un enfant de Bossangoa que nous ne pouvons pas l’aider parce qu’il n’est pas aussi important que les autres ».

Malgré les défis logistiques et sécuritaires, le PAM a pu distribuer de l’aide alimentaire à plus de 250 000 personnes par mois en Centrafrique depuis le début de l’année, et notamment des produits nutritionnels pour prévenir la malnutrition infantile.

Cependant, l’ampleur du désastre nécessite plus d’engagement de la part de la communauté internationale. Dans les semaines à venir, la plupart des routes centrafricaines seront impraticables du fait de la saison des pluies. Avec les pluies vont aussi augmenter les risques de diarrhées et de maladies parmi les dizaines de milliers de personnes déplacées qui vivent dans des camps de fortune insalubres.

« Nous devons nous assurer que cette crise, largement oubliée, ne devienne pas une tragédie négligée », a dit Mme Cousin.

Avec seulement 35% des financements assurés pour ses opérations d’urgence en RCA jusqu’en août, le PAM n’a pas pu pré-positionner suffisamment de vivres pour répondre aux besoins vitaux qui s’annoncent en période de soudure.

L’insécurité le long de la route entre le Cameroun et la capitale centrafricaine Bangui a contraint le PAM à organiser un pont aérien pour transporter 1 800 tonnes de riz. Les camions ont à présent repris leurs livraisons depuis le Cameroun, escortés par la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine, la MISCA, mais celles-ci pourraient être à nouveau interrompues du fait de l’insécurité.

« L’insécurité est une de nos principales sources d’inquiétude », a déclaré Mme Cousin. « Et la communauté internationale doit augmenter ses efforts pour aider le gouvernement centrafricain à mettre fin aux violences. L’accès humanitaire doit être une priorité ».

La situation désastreuse de la RCA a également des conséquences majeures sur les pays voisins. Plus de 290 000 Centrafricains ont fui vers le Tchad, la République démocratique du Congo, le Cameroun et la République du Congo. Le PAM et les autres agences humanitaires manquent de fonds et l’aide alimentaire pourrait être interrompue au Tchad et en RDC si de nouvelles contributions ne sont pas reçues rapidement.

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