La Tunisie va presque doubler sa production de gaz naturel pour atteindre environ 65 000 barils d’équivalent pétrole par jour cette année, a annoncé vendredi à Reuters le ministre de l’Industrie et de l’Energie, Slim Feriani. La production de gaz du pays estimée à 35 35 000 barils d’équivalent pétrole par jour (boed) passera pratiquement du simple au double avec l’entrée en exploitation du gisement de gaz du sud de Nawara a-t-il précisé.
« Nous augmenterons notre production d’environ 30 000 barils d’équivalent pétrole dès que le projet de Nawara, dans le sud du pays, commencera », a-til ajouté dans une interview à Reuters.
Ce projet est l’œuvre conjointe de la compagnie autrichienne OMV et l’Entreprise tunisiennes d’activités pétrolières ETAP, avec des investissements d’environ 700 millions de dollars.
Le ministre a également souligné que la Tunisie cherche à attirer environ 2 milliards de dollars d’investissements étrangers pour produire 1 900 mégawatts (MW) d’énergie renouvelable en trois ans. «Nous allons commencer à lancer des appels d’offres internationaux pour la production d’énergie éolienne et solaire renouvelable. Notre objectif est de produire 1 900 MW avec un investissement pouvant atteindre 2 milliards de dollars d’ici 2022 », a-t-il déclaré précisant que cela représentera environ 22% de la production d’électricité du pays.
La Tunisie envisage également d’augmenter la production de phosphate de 3 millions de tonnes à 5 millions en 2019, a-t-il assuré, ajoutant que l’augmentation de la production stimulera la croissance économique et générera des revenus pour relancer son économie en déclin. Les exportations de phosphates sont une source essentielle de réserves de devises étrangères, qui ont chuté à 82 jours d’importations, selon la banque centrale tunisienne.
La Tunisie a produit environ 8,2 millions de tonnes de phosphate en 2010, mais sa production a diminué après sa révolution de 2011. La production annuelle n’a pas dépassé 4,5 millions de tonnes depuis 2011. Feriani a déclaré que la baisse de production avait entraîné la perte de marchés en Tunisie et d’environ 1 milliard de dollars par an.
Les exportations de phosphate ont été frappées de plein fouet par des mouvements de protestation à répétition dans le bassin minier de Gafsa, où des jeunes sans emploi et demandeurs d’emploi ont bloqué le transport ferroviaire du minerai.
