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Le livre noir de Marzouki marque d’une pierre noire le processus de transition, selon le président du CIJT

La liste noire publiée dans le livre noir de la présidence de la République continue de faire polémique non seulement en Tunisie, mais aussi à l’étranger. Le site Al Jazeera vient de mettre en ligne un article de David Tolbert, président du Centre international pour la justice transitionnelle, où il relève « plusieurs problèmes importants concernant la méthode et le processus de la publication de l’ouvrage, lesquels sapent la plupart de ses résultats potentiels positifs », ajoutant que « le processus n’a pas été effectué de façon transparente et ses adversaires y verront inévitablement une chasse aux sorcières ».

L’auteur souligne que la recherche de la vérité, avec toutes ses conséquences pour les victimes et les auteurs des faits, doit être le résultat d’enquêtes approfondies, en particulier lorsqu’il s’agit de la réputation des personnes.

Le livre noir de Marzouki, n’étant pas la seule initiative du genre, est, en partie, le résultat de la lenteur du processus de justice transitionnelle, qui tarde encore à aboutir à des mesures et projets gouvernementaux dans ce domaine dans le cadre de la justice transitionnelle .

La justice transitionnelle n’est pas une forme particulière de justice, mais une justice adaptée aux sociétés qui se convertissent en une véritable démocratie et en une confiance civile après une période de violations généralisées des droits de l’homme. Dans certains cas, ces transformations se produisent soudainement ; dans d’autres, elles peuvent nécessiter plusieurs décennies. Mais cette justice ne peut en aucun cas être une justice sélective ou vengeresse.

Le processus visant à obtenir la reddition de comptes et à faire la lumière sur les pratiques abusives du passé doivent elles-mêmes être équitables et générer la confiance envers les institutions de l’Etat. Un défaut de procédures clairement établies régies par la loi et mises en place en totale conformité avec une procédure régulière, produit un résultat contraire à ce qui est nécessaire; il sape la confiance plutôt qu’il la restaure.

David Tolbert reconnaît que « certains de ceux qui n’ont plus confiance dans le processus, pourraient penser que des initiatives comme le Livre noir aideraient à lutter contre l’impunité et à révéler la vérité. Toutefois, ces efforts non coordonnés peuvent compromettre un projet global visant à instaurer la transparence et la reddition de comptes au titre des violations des droits de l’homme ».

La meilleure option demeure, à son avis, l’adoption sans délai d’une législation qui permettra à la Tunisie de tirer profit de son processus de planification globale et de fournir, peut-être, l’un des meilleurs exemples contemporains d’un processus de justice transitionnelle.

Les choix faits à ce stade auront un effet significatif sur la façon dont la transition de la Tunisie se met en place. Il ya une forte conviction que le respect par l’Etat des procédures équitables et ouvertes sera un avantage pour la transition de la Tunisie vers une société respectueuse des droits démocratiques, à court et à long terme. Le Livre noir proposé risque de marquer d’une pierre noire le principe d’un tel processus ouvert et équitable.

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