Le Sénat américain a lié l’aide militaire à la Tunisie au retour des valeurs démocratiques après que le président Kais Saied a suspendu le parlement et s’est emparé du pouvoir exécutif depuis le 25 juillet.
La commission des crédits du Sénat a expliqué, dans une proposition de loi, que l’octroi de crédits à la Tunisie serait soumis à plusieurs conditions, rapporte The North Africa Post.
Selon le texte y afférent, le Secrétaire d’Etat américain doit présenter un rapport (dans les 45 jours) aux commissions des crédits du Sénat et de la Chambre des représentants.
Le rapport devra vérifier si l’armée tunisienne joue un rôle dans le déclin de la démocratie en Tunisie, si les autorités tunisiennes utilisent l’armée ou comptent sur son soutien pour renforcer ses actions autocratiques et si les autorités tunisiennes ont pris des mesures crédibles pour rétablir l’ordre constitutionnel et la gouvernance démocratique, notamment en respectant la liberté d’expression, de réunion de la presse et les droits des membres des partis politiques.
La réponse à ces questions est requise avant de débloquer l’aide au titre du programme de financement militaire étranger, ajoute la même source. Ces fonds font partie du programme américain d’assistance à la sécurité internationale et d’assistance économique bilatérale.
La Tunisie a reçu plusieurs millions d’euros d’aide militaire américaine dans le passé. Le 25 juillet, le président Saied a convoqué une réunion des hauts gradés de l’armée pour annoncer des mesures exceptionnelles, notamment le gel des activités du parlement, la suspension de l’immunité des législateurs et la prise de contrôle du pouvoir exécutif, en invoquant l’article 80 de la constitution.