Une dizaine de jours se sont écoulés depuis l’avènement du mois de Ramadan qui, comme le veulent la tradition, les us et coutumes, connaît une grande affluence sur les commerces, les épiceries et les grandes surfaces, non seulement pour faire le plein des denrées alimentaires, mais aussi, pour ceux qui en ont les moyens, se procurer de nouveaux produits ménagers tels que la vaisselle et les ustensiles électroménagers.
Immanquablement, cette frénésie acheteuse en cette période d’occasion religieuse, donne lieu à une avalanche de plaintes et de réclamation envers une mercuriale très prompte à s’enflammer. Outre la grogne populaire, nombreux sont ceux qui se formalisent et en saisissent des associations et instances de la société civile, à l’instar de l’Organisation de défense du consommateur (ODC).
African Manager » en a contacté le président, Ammar Dhaya qui a précisé que les plaintes des consommateurs portent notamment sur surtout la hausse qu’il a qualifiée d’inédite des prix des denrées alimentaires, tels que les poivrons qui ont grimpé jusqu’à 9 dinars le kilogramme, voici quelques jours.
« Les commentaires que nous recevons sur notre page officielle sur les réseaux sociaux ou en contact direct avec les gens, concernent surtout la hausse exorbitante des prix ». « Les consommateurs pointent également d’autres pratiques illégales des commerçant telles que la spéculation, la vente liée et le non-affichage des prix », a-t-il ajouté.
Vente en ligne et service après-vente
« Un grand nombre de requêtes concernent aussi la vente en ligne où le consommateur se plaint d’être arnaqué en prenant livraison de produits non conformes », a révélé Dhaya.
La contrefaçon, la mauvaise qualité, le manque de performance du service après-vente et la non reconnaissance de la garantie demeurent des problèmes récurrents pour le consommateur notamment avec la tendance de la vente à travers les réseaux sociaux ou en ligne, en général, selon ses dires.
D’un autre côté, le responsable a insisté sur le rôle du consommateur qui, selon lui, doit être averti.
« Il faut que le consommateur soit vigilant et s’assure de la notoriété de l’enseigne et insiste à avoir sa facture et sa garantie afin de pouvoir revendiquer et plaider ses droits », a-t-il recommandé
« Nous œuvrons à faire du client un consommateur avisé », a-t-il ajouté.
Le responsable a également, assuré que l’organisation consulte régulièrement une page sur les réseaux sociaux où les internautes publient leurs « mésaventures » et ce afin de repérer les problèmes récurrents.
Le consumérisme au berceau !
Concernant les actions menées par l’organisation, Ammar Dhaya a expliqué qu’il y aura des tables rondes ciblées pour former les consommateurs dès leur jeune âge, voire durant la scolarité de base.
Un projet en collaboration avec le ministère de l’Education a été mis en place visant à créer des « clubs de l’éducation à la consommation » dans les différents gouvernorats où se trouvent des bureaux régionaux de l’organisation, comme le Grand Tunis, Mahdia, Kairouan, Bizerte… Un autre projet avec le ministère de la Femme, de la famille et de l’enfance est en cours, selon le président de l’ODC.
« La consommation est une affaire qui concerne toute la famille, c’est pourquoi nous nous sommes adressés au ministère de la Femme, de la famille et de l’enfance pour lancer des programmes de sensibilisation où on va produire des supports de communication et organiser des ateliers en commun », a-il- déclaré.
Par ailleurs, le président de l’organisation a estimé que le développement et surtout la pérennité de tels projets exige un budget conséquent, alors que l’ODC vit une crise financière vu qu’elle n’a pas encore reçu sa part de subvention du ministère de tutelle.