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Meurtre de Belaid: Entre l’implication d’Ennahdha et Ansar Charia et le silence du ministère de l’Intérieur, la Tunisie au bord d’une nouvelle crise

La vérité commence à se manifester sur le premier assassinat politique en Tunisie, celui de Choki Belaid, le 6 février dernier, devant son domicile.

9 mois après la commission de ce crime donnant lieu à des investigations dont il ne s’est dégagé aucun élément vraiment nouveau, Tayeb Laâguili membre de l’Initiative pour la Recherche de la Vérité sur l’Assassinat de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi (IRVA) a fait, ce mardi, des révélations qui font déjà des vagues.

Quel rôle pour le ministère de l’intérieur?

S’appuyant sur les révélations du Mustapha Ben Amor, directeur général de la sécurité publique, au cours de la conférence de presse tenue le 28 août dernier, Tayeb Laâguili, a relevé les dépassements et les manquements au niveau des services du département de l’intérieur.

Lors d’un point de presse, il a précisé que ces manquements prouvent la complicité du ministère de l’Intérieur dans ce crime. D’après lui , ledit ministère aurait dû faire avorter le plan d’assassinat de Mohamed Brahmi ou même l’arrestation des assassins à la suite de la réception, le 23 janvier, d’une information fournie par une femme travaillant dans une banque du quartier alertant ces mêmes services de la présence d’une voiture « POLO » immatriculée 1488TUN98, ayant à son bord deux individus barbus dont le comportement lui semblait bizarre.

Une alerte qui n’a toutefois pas été prise au sérieux par les services concernés sachant que le propriétaire de cette voiture était Marwen Belhaj Salah.

Qui est Marwen Belhaj Salah ?

C’est un individu résidant dans la région du Kram-Ouest, connu pour fréquenter des salons de thé huppés (café Al Waha au Kram) tout en changeant le look dans le but de préparer des attentats terroristes. De même, cette personne a réussi à rassembler les autres membres du groupe terroriste comme Kamel Ghaghdhi, Boubaker ElHakim, Mohamed Amine Guesmi et Ezzedine Abdelaoui.

Utile de signaler que Marwen Belhaj Salah qui a été identifié et localisé par les services sécuritaires le jour du meurtre de Belaid, a réussi à quitter le pays à destination de l’Arabie Saoudite après avoir été encerclé, le 6 février, par une unité de police alors qu’il se trouvait dans une bijouterie, mais les policiers ont reçu l’ordre d’interrompre l’opération.

Tayeb laâguili a dénoncé le manque de réactivité des services concernés tout au long de cette affaire, malgré la disponibilité des informations. Ce mutisme l’a poussé à poser plusieurs questions concernant la position du ministère de tutelle, ainsi que le rendement des responsables sécuritaires. Constat : absence du sens sécuritaire et implication de plusieurs cadres dans cet assassinat, essentiellement le directeur général de la sécurité publique (Wahid Toujani), le directeur de la direction centrale des opérations (Zouhair Seddik), le directeur du district de sécurité de l’Ariana (Mohamed Lajmi), le directeur du district de sécurité de Carthage (Mustapha Ben Amor) et le directeur de la police judiciaire (Mourad Sbaii).

Ansar Charia, Ennahdha et Groupe islamique Libyen: Axis of Evil

Devant un parterre de journalistes tunisiens et étrangers, et documents, photos et enregistrements à l’appui, Tayeb Laâguili a dévoilé l’identité du suspect principal dans ce crime : Abdelhakim Belhaj, leader du Groupe islamique combattant en Libye et membre du Conseil national de transition libyen.

Dans ce cadre, Laâguili s’est interrogé sur le silence observé par le ministère de l’Intérieur (MI) sur les liens qu’entretenait ce dernier avec Seifallah Ben Hassine (alias Abou Iyadh), leader d’Ansar Charia, organisation soupçonnée d’être derrière l’assassinat des deux hommes politiques et également ses liens amicaux avec plusieurs dirigeants d’Ennahdha, parti qui préside la coalition au pouvoir. Tayeb Laâguili a dans ce sens montré des vidéos où Abdelhakim Belhaj figurait aux côtés de dirigeants du parti islamiste tunisien, mettant en relief la participation du chef terroriste libyen au congrès d’Ennahdha en Juillet 2012 , ce qui souligne clairement les liens entre Ennahdha et Ansar Chariâa .

Pis, Abdelhakim Belhaj était protégé pendant ces visites clandestines en Tunisie par Mosbah Bchiri, dirigeant à Ennahdha au moment où il était recherché par les services sécuritaires vu qu’il était accusé d’avoir préparé des attentats terroristes en Tunisie.

Outre ses relations politiques, Abdelhakim Belhaj entretenait, selon Tayeb Laâguili, des relations avec l’homme d’affaires, Chafik Jarraya.

Ces personnes seront poursuivies en justice par l’IRVA, a affirmé Tayeb Laâguili à la fin de cette rencontre.

Le départ du gouvernement « terroriste », demande principale de Basma Belaid

Pour sa part, Basma Belaid, veuve de Chokri Belaïd a demandé à l’issue de cette rencontre le départ immédiat du gouvernement en place, qui, d’après elle, n’a aujourd’hui aucune raison d’être à la tête du pouvoir.

Un avis partagé par Hamma Hammami, leader du Front populaire, qui a affirmé que les deux assassinats politiques qu’a connus la Tunisie sont programmés et que le gouvernement a choisi le silence au lieu d’empêcher ce genre des crimes.

Wiem Thebti

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