AccueilMondeMondial : Crucifiés par l’Allemagne, les Brésiliens en «colère froide»

Mondial : Crucifiés par l’Allemagne, les Brésiliens en «colère froide»

Les Brésiliens ont eu la colère froide mardi soir après l’humiliation infligée par les Allemands à la Seleçao (1-7). Dans ce pays à la réputation violente, où le boum économique des dernières années n’a pas gommé les inégalités toujours criantes, seuls quelques faits sporadiques ont émaillé la nuit.

A Sao Paulo, une vingtaine d’autobus ont été incendiés dans un garage où étaient entreposés des véhicules hors service. Trois autres bus ont été incendiés dans d’autres quartiers de la ville du sud-est du pays, a rapporté la presse. La police locale n’a toutefois pas donné le chiffre exact des véhicules brûlés. Elle n’a par ailleurs pas confirmé que les feux étaient directement liés au match catastrophique de la sélection nationale, ce type de violence étant une forme de manifestation courante de la protestation des plus démunis dans le pays. Tout au plus, les autorités ont également rapporté le pillage d’un magasin d’électroménager à l’est de la capitale économique du Brésil.

Pour le reste, les Brésiliens, abasourdis, ont contenu leur colère traduite dans les mots très durs exprimés à l’encontre des joueurs de Luiz Felipe Scolari. « Une honte », commentaient des supporters à la sortie du stade de Belo Horizonte. Des joueurs « indignes », pouvait-on également entendre sur les chaînes de télévision présentes sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro.

Jusqu’au terrible scénario de cette demi-finale, la Coupe du monde du Brésil tant attendue s’était déroulée sans accroc majeur malgré les craintes. La présidente Dilma Rousseff pouvait savourer la réussite d’une compétition qui devait couronner dix ans de développement économique. Le successeur de Lula pouvait même rêver d’un second mandat à l’élection présidentielle du 5 octobre, fort d’une avance confortable sur ses adversaires politiques. Une avance notamment portée par le Mondial au cours duquel Dilma Rousseff a engrangé quatre points d’opinion favorable supplémentaires.

Certes, la défaite des coéquipiers de la star brésilienne Neymar, absent face à l’Allemagne en raison d’une blessure au dos, ne remet pas en cause la réussite de l’organisation du tournoi et ne devrait a priori pas avoir d’incidence majeure sur la politique nationale. Mais l’ampleur du désarroi de près de 200 millions d’habitants nécessitait une prise de parole de la part de la présidente.

Sur Twitter, Dilma Rousseff a réagi mardi soir, exhortant les Brésiliens à relever la tête : « comme tous les Brésiliens, je suis très, très triste de la défaite. Je suis immensément désolée pour nous tous, pour les supporteurs, pour les joueurs », a-t-elle écrit. « Mais nous ne devons pas nous laisser abattre », a ajouté la présidente, demandant aux Brésiliens de relever la tête, en citant les vers d’une célèbre samba, « Volta Por Cima », du compositeur brésilien Paulo Vanzolini.

Avant la demi-finale, une partie de l’opposition craignait qu’une victoire du Brésil dimanche, en finale, pèse dans les urnes en octobre prochain. Ils peuvent dormir tranquille.

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