AccueilChiffreTunis : L’homme qui prêche la libre concurrence téléphonique.

Tunis : L’homme qui prêche la libre concurrence téléphonique.

A en croire le dernier rapport de l’INT (Instance Nationale des Télécommunication) qui est le régulateur du marché de la téléphonie en Tunisie, le marché du GSM est à plus de 90 % un marché de prépayé. C’est aussi un marché, dit «On-Net» aux dépens du «Off-Net». Cela veut dire que les communications sont plus entre clients d’un même réseau qu’entre clients de réseaux différents. Cela fait dire à l’INT, dans son rapport 2012, que les trois opérateurs de téléphonie mobile ont opté pour une stratégie de «l’effet club». Cela veut dire qu’ils encouragent tous, à travers leurs différentes offres, les communications à l’intérieur de leurs réseaux et entre groupes de clients d’un même réseau. Il est clair que c’est là une stratégie non concurrentielle, uniquement faite pour maximiser les profits en interne. Cela notamment par des offres tarifaires, différentes, selon que vous appelez en club ou en off-net, bien que l’INT ait décidé que le prix de la communication, off ou on, de 0,098 DT et qu’elle ait fixé un prix pour la terminaison téléphonique, afin de stimuler la concurrence en faveur du client.

C’est dans cette logique, en tout cas, celle de l’INT, que cette dernière a intensifié son strict contrôle des offres des trois opérateurs (Tunisie Télécom ou TT, Tunisiana et Orange). Comme le montrent les deux tableaux, Tunisiana qui a 52,7 % de PDM est l’opérateur qui a fait le plus d’offres, suivi par TT. L’INT qui croit en cela jouer son rôle de régulateur, a pu baisser le nombre de ces offres, jugées par elle non conformes aux règles de la saine concurrence, de 61 à 47 pour Tunisiana et 50 à 36 pour TT notamment. Les offres refusées par l’INT ont été de 13 pour Tunisiana, 28 pour TT et 20 pour Orange, pour tous en augmentation.

Avec 52,7 % de PDM, Tunisiana pourrait ressembler à un opérateur dominant. Ce n’est cependant pas l’avis du DG de l’opérateur, Kenneth Campbell. Pour lui, «la question de dominance, mis à part le fait qu’elle n’est bien définie, n’a rien à voir avec la part de marché. Elle est essentiellement liée à la question des choix offerts au consommateur et au degré de concurrence dans le marché». Et le premier responsable du premier opérateur tunisien en téléphonie mobile, de préciser sa pensée. «En Tunisie, il y a le régulateur qui empêche la concurrence de jouer son rôle dans le marché en contrôlant lui-même toutes les offres. Tunisiana, pour prendre notre exemple, doit passer par l’INT avant de faire toute offre pour ses consommateurs. Je pense, pourtant, que le marché tunisien des télécoms est maintenant arrivé à un degré de maturité qui rend inutile l’intervention du régulateur pour essayer de déterminer lui-même les prix. C’est au marché lui-même de le faire par l’effet de la concurrence. C’est ce qu’il faut pour le consommateur».

Pour Campbell, c’est même cet interventionnisme de l’INT sur le prix du détail et qui ne serait pas de son rôle à le comprendre, qui empêcherait la concurrence d’aboutir à une baisse des prix des communications pour le consommateur. «Le fait que chaque promotion doit passer par l’INT, qui en a refusé plus d’une, pour nous par exemple, cela réduit la quantité des offres que nous voulons mettre sur le marché pour nos clients et leur baisser ainsi les prix. On a, par exemple, aussi été obligé de faire des modifications sur l’offre «Amigos» pour nous conformer aux vœux de l’INT. Sa politique d’intervention dans le prix du détail entrave la concurrence qui pourrait amener des baisses de tarifs». Une position qui pourrait tenir, même si l’intervention de l’INT a du bon. C’est ainsi que dans son rapport 2012, le régulateur attribue les offres à 0,098 DT la minute vers tous les opérateurs, à cet interventionnisme. Il est, pourtant, tout aussi vrai qu’il n’y a que la concurrence pour amener tous les opérateurs à baisser davantage leurs prix, surtout que le marché où le taux de pénétration dépasse déjà les 116 % avec plus de 12,712 millions d’abonnés alors que le nombre des lignes GSM, déjà acquises par les 3 opérateurs pour leurs clients, dépasse, à fin 2012, les 25 millions de lignes. Vendre tout cela nécessitera obligatoirement des baisses de prix nettement plus importantes, sous la seule pression de la libre concurrence et pour une meilleure régulation.

Ka. Bou

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