«Des chaussures importées de Chine, non conformes aux standards internationaux en termes de qualité et de santé, sont vendues actuellement dans plusieurs points de vente sur tout le territoire tunisien. Il faut vérifier l’étiquette qui est collée au dos du produit et ne pas acheter les chaussures dont la texture est composée pour l’essentiel de produits chimiques». Ce sont là les termes d’un avertissement que l’organisation tunisienne de défense du consommateur (ODC) a lancé aux citoyens sur la prolifération des chaussures chinoises nocives à la peau.
Avec l’ouverture des frontières et la libre circulation des produits et services, il fau le noter, le fléau de la contrefaçon gagne de plus en plus du terrain. La Tunisie fait partie des pays où se développe la contrefaçon comme au Portugal, l’Espagne, l’Italie ou le Maroc. Elle demeure aussi l’un des principaux pays victimes de la contrefaçon.
Les produits contrefaits localement et les produits «contrefaits importés» inondent les marchés. Cela va du tabac , de l’habillement parfois nocif à la peau, des bombes aérosols asphyxiantes, à l’électroménager, aux produits cosmétiques, et même aux médicaments.
Il va sans dire que de nouveaux venus ont repris le relais après le 14 janvier. Ils sont arrivés pour la plupart des régions défavorisées qui ont perdu leur point d’attache, en l’occurrence la Libye, pour le moment en situation d’après-guerre.
Ces produits, dont les sources sont inconnues, sont vendus à des prix très bas, alors que leur qualité est en majorité médiocre. Cette opération de lutte contre la contrefaçon, entre dans le cadre d’une large campagne de contrôle quotidien dans les différents marchés.
Compte tenu de l’impact négatif de ce phénomène que ce soit sur le consommateur ou sur l’économie nationale, la Tunisie a mis en place, depuis plusieurs années, les outils nécessaires pour faire face à ce fléau.
La stratégie nationale dans ce domaine prend en considération deux principales priorités, à savoir la santé du consommateur et la préservation du tissu industriel et du climat d’affaires en Tunisie.
Cette stratégie de lutte contre la contrefaçon vise, en effet, à intégrer la lutte contre ce phénomène dans les préoccupations quotidiennes des services de contrôle relevant aussi bien du contrôle économique que de la douane.
La stratégie vise également à renforcer le cadre juridique en la matière, en donnant à la contrefaçon un aspect délictuel et à travers le renforcement des prérogatives des services de contrôle en leur attribuant le droit de l’autosaisie.
Cette même stratégie englobe, en outre, la mise en place d’un programme de sensibilisation des différentes composantes de la chaîne économique. C’est dans ce contexte général que les services du contrôle économique ont mis en place un programme de campagnes sectorielles périodiques pour faire face à ce phénomène.
A cette, nouvelle-ancienne stratégie de lutte contre la contrefaçon, le gouvernement devrait cependant ajouter d’urgentes enquêtes pour déterminer qui est derrière ce commerce qui fait sa réapparition après la sortie des Trabelsi et des Ben Ali. L’enquête devra aussi impliquer la douane et le contrôle technique du ministère du Commerce. Quelqu’un avait dit un jour et il avait manifestement raison, que «la Révolution n’enlève pas les privilèges. Elle en change seulement les bénéficiaires »
Nadia Ben Tamansourt