AccueilActualités - Tunisie : Actualités en temps réelTunisie-Cameroun : La croissance en baisse continue, mais les perspectives restent bonnes

Tunisie-Cameroun : La croissance en baisse continue, mais les perspectives restent bonnes

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Madame Corinne Deléchat, a séjourné à Yaoundé du 27 avril au 14 mai 2018 pour mener les entretiens concernant les consultations au titre de l’article IV et la deuxième revue du programme appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) qui a été approuvé en juin 2017. À l’issue de la visite, Madame Deléchat a déclaré que «l’équipe des services du FMI a conclu un accord avec les autorités en ce qui concerne les mesures de politique économiques et financières qui pourraient conduire à l’approbation de la deuxième revue de leur programme triennal au titre de la FEC. Le conseil d’administration du FMI pourrait examiner la deuxième revue en juin-juillet 2018. La conclusion de la deuxième revue permettra de procéder à un troisième décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 78,8 millions de dollars).

« La croissance économique a ralenti à 3,2 % en 2017, en raison d’une forte baisse de la production pétrolière en dépit du rebond graduel des prix internationaux. La situation tendue sur le plan de la sécurité dans certaines parties du pays a contribué aussi au ralentissement de l’activité économique. L’inflation est restée contenue, en deçà de 1% par an. L’assainissement des finances publiques a été exécuté plus lentement que prévu dans le programme, même si les recettes ont dépassé l’objectif fixé dans ce dernier, en raison d’une accélération considérable des dépenses à la fin de l’année. En conséquence, le déficit budgétaire global en 2017 a été plus élevé que l’objectif du programme. Cependant, des progrès satisfaisants ont continué d’être accomplis sur le plan des réformes structurelles.

« Les perspectives macroéconomiques pour 2018 restent favorables : la croissance devrait s’accélérer pour atteindre environ 4%, portée par la mise en exploitation de nouveaux champs gaziers, les activités du BTP pour la Coupe d’Afrique des nations de 2019 et une hausse de l’offre énergétique. L’inflation devrait rester faible. Les autorités sont en train de réviser le budget 2018 afin de tenir compte des dépenses imprévues dues au coût croissant des subventions énergétiques, ainsi qu’à l’augmentation des dépenses de sécurité. En outre, les mesures introduites en 2017 du côté des recettes, conjuguées à l’amélioration continue de l’administration fiscale, devraient produire des recettes plus élevées cette année. La loi de finances révisée prévoit un déficit légèrement supérieur, à 2,6 % du PIB contre 2,3 % du PIB prévu comme objectif initial du programme. En outre, les autorités mettent en place les mesures nécessaires pour renforcer les contrôles des dépenses et assurer une mise en oeuvre transparente et efficiente du budget, notamment en limitant strictement le recours aux procédures de dépenses exceptionnelles et en accélérant l’exécution des lois nationales qui transposent les principales directives de la CEMAC relatives à la gestion des finances publiques. Un renforcement de la planification et du suivi de l’exécution des projets financés sur ressources extérieures contribuera à limiter le déficit et la dette publique.

« Les réformes structurelles doivent continuer de s’attaquer aux principaux obstacles à la hausse de la contribution du secteur privé à la croissance et à l’emploi, notamment en améliorant le climat des affaires, la gouvernance et l’inclusion financière, tout en réduisant aussi les disparités entre les hommes et les femmes. La réduction des risques budgétaires est essentielle. Elle passe par une bonne gestion du lien entre le secteur financier et le secteur public, ainsi que des passifs conditionnels des entreprises publiques. La mission a salué les efforts que les autorités déploient pour vérifier les arriérés de paiements intérieurs de l’État, ainsi que le plan d’action visant à régler ces derniers, de même que les progrès réalisés pour renforcer le contrôle des entreprises et établissements publics. Il est essentiel de protéger les populations pauvres et vulnérables, et la mise à jour de la stratégie nationale de protection sociale, qui élargit les filets de sécurité avec l’appui des partenaires internationaux au développement, est saluée. La mission note avec satisfaction que le plancher des dépenses sociales fixé dans le programme a été atteint en 2017, et ce plancher restera un élément fondamental pour atténuer l’impact de l’assainissement budgétaire sur les populations pauvres. L’équipe des services du FMI engage les autorités à redoubler d’efforts pour consolider la résilience du secteur financier et son développement.

« La mission note les efforts que le gouvernement déploie pour préserver la viabilité de la dette publique. Elle souligne qu’il importe d’élargir l’assiette de l’impôt pour atteindre le potentiel fiscal du pays et réduire le recours à l’endettement pour exécuter les plans ambitieux du gouvernement en matière de développement des infrastructures. L’équipe des services du FMI note avec satisfaction aussi les efforts que les autorités déploient pour réduire l’accumulation importante de créances contractées mais non encore décaissées. Elle invite les autorités à accélérer leurs plans visant à éliminer cette accumulation, y compris en améliorant la préparation et la mise en œuvre des projets.

« L’équipe des services du FMI a rencontré le Premier Ministre, Philémon Yang, le ministre d’État et ministre de la Justice, Laurent Esso, le ministre et secrétaire général à la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Henri Eyebe Ayissi, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, le ministre chargé des Marchés publics, Abba Sadou, le gouverneur de la BEAC, Mahamat Abbas Tolli, le directeur national de la BEAC, Jean-Marie Mani, et d’autres hauts fonctionnaires. La mission a rencontré aussi des membres du Parlement, ainsi que des représentants des entreprises, du corps diplomatique, des bailleurs de fonds, des syndicats et de la société civile.

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