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Tunisie : La BCT prévoit une quasi stagnation de la croissance et une accentuation du chômage

A court terme, l’environnement économique et social demeure tendu sous l’effet de la chute, au cours des premiers mois de l’année 2011, de l’activité de production et d’exportation, soumise à rude épreuve en raison des troubles sécuritaires et de l’instabilité politique et sociale, en particulier  dans certains secteurs clés tels que l’énergie, les mines et le  tourisme, auxquels s’est  ajouté l’impact de la situation en Libye, premier partenaire économique régional du pays.  Ce constat est fait par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, dans la lettre introductive du Rapport annuel de la BCT pour 2011

Face à ces évolutions,  rappelle le gouverneur, l’autorité monétaire s’est attelée, dés le début de l’année en cours, à assurer la continuité et le fonctionnement normal  des services financiers et la pérennité des systèmes de paiement, en dinars et en devises  en fournissant la liquidité nécessaire aux banques.

Egalement, elle a accompagné le programme économique et social d’urgence mis en place par l’Etat à travers une politique monétaire accommodante favorisant l’aide aux entreprises et la préservation de l’appareil productif et, partant, les postes  d’emploi. Dans ce cadre, la trésorerie des banques et par conséquent leur capacité d’octroi des financements nécessaires a été renforcée au moyen de la réduction du taux de la réserve obligatoire de 12,5%  à 2% et la charge financière des entreprises a été allégée par l’abaissement du taux d’intérêt directeur de la BCT de 4,5% à 3,5%. Aussi, les concours à l’économie ont-ils augmenté de plus de 10% depuis le début de l’année en cours. 

Ce sont là, souligne le gouverneur de l’institut d’émission,  autant d’efforts grâce auxquels, après une contraction de la croissance au cours de la première moitié de 2011, des prémices d’amélioration de la conjoncture économique sont d’ores  et déjà perceptibles à travers  la reprise de l’activité de production et d’exportation dans des secteurs parmi les plus affectés pendant les mois précédents. Néanmoins et en  dépit de cette évolution positive, l’année en cours devra connaître une quasi-stagnation de la croissance et, par  voie de conséquence, une accentuation du chômage et une dégradation sensible des équilibres financiers.

La période actuelle de transition politique et  économique issue de la Révolution constitue pour notre pays un  tournant historique  décisif. La réussite du processus démocratique, à laquelle aspire légitimement le peuple tunisien et en particulier sa jeunesse, ne peut se réaliser que dans le cadre d’une situation économique et sociale favorable, elle-même tributaire d’une bonne visibilité  du paysage politique. L’enjeu crucial est de rattraper dans  les meilleurs délais le retard accusé par l’activité économique et d’amorcer ensuite la mise en œuvre d’un programme économique à la mesure des ambitions de la Tunisie, à même  de relever la performance de l’économie et d’assurer une croissance forte  et inclusive à travers la mise en valeur des atouts dont dispose notre pays, en particulier la qualité de ses  ressources humaines et son positionnement stratégique, et la mise en place d’un système de gouvernance démocratique.  Les défis majeurs à relever à cet effet concernent aussi bien l’adaptation aux changements de l’environnement économique mondial que la reconfiguration de l’activité économique nationale aux  plans sectoriel et régional. 

La stabilisation de la situation économique ne pourra être que progressive compte tenu des variations imprévisibles de l’environnement international et régional, des délais d’adaptation de la période de transition démocratique et de mise en place des institutions nouvelles. Cette période requiert le rétablissement de  la confiance des opérateurs économiques aussi bien nationaux qu’étrangers et l’incitation à l’engagement du secteur privé dans des  investissements structurants et fondateurs créateurs d’emplois durables. Ceci passe par le renforcement de l’action budgétaire de l’Etat en vue d’aider  au maintien de la stabilité sociale, d’une part, et de relancer les investissements d’infrastructure et de projets bien ciblés, d’autre part, conclut le gouverneur de la BCT. 

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