AccueilLa UNETunisie : La CDC, nouvelle Holding de l’Etat, travaille déjà.

Tunisie : La CDC, nouvelle Holding de l’Etat, travaille déjà.

Bien que transitoire, le gouvernement de Béji Caïed Essebssi aura quand même marqué des points et même laissé une forte empreinte économique qui pourrait, si les prochains gouvernements [celui de Hammadi Jbali et celui qui lui succèdera] se décidaient à lui emboîter le pas dans cette empreinte. Une empreinte, il faut le dire, qu’on doit certes à certains ministres de ceux qu’on appelait les «technocrates» et surtout à une administration tunisienne qui a continué et surtout su bien gérer le pays et parfois même démontrer qu’il serait presque capable de tourner sans «les empêcheurs de tourner en rond» que peuvent être certains politiciens.

La plus grosse de ces empreintes, à notre sens, aura été la mise en place de la Caisse des dépôts et consignation (CDC), par les équipes du ministre Jalloul Ayed [pianiste à ses heures perdues] qui aura su, en quelques mois, bien pianoter sur les bonnes touches du clavecin financier des ressources financières disponibles après la Révolution, pour convaincre de la nécessité de cet instrument imaginé comme un outil capable de «résoudre le problème de l’emploi à travers l’optimisation des ressources existantes pour la promotion de l’investissement en utilisant l’effet de levier et capable dans l’immédiat de mettre fin à une situation d’attente et jouer le rôle d’effet démonstratif dans ses interventions en tant qu’investisseur de long terme», selon un document mis en ligne sur le site du ministère des finances. La CDC est d’ores et déjà en place et siège temporairement au 7ème étage de la BNA qui l’y accueille provisoirement depuis le début du mois d’octobre dernier, en attendant de trouver son propre siège qui pourrait être l’un des immeubles confisqués aux membres des anciennes familles régnantes.

La nouvelle Holding de l’Etat tunisien.

Son Conseil présidé par le ministre des Finances, la Caisse a déjà son DG en la personne de Jamel Belhaj, qui termine ces jours son mandat de chef de cabinet au ministère des Finances. Elle sera, juridiquement, une «EPNA» ou Etablissement public à caractère non administratif doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, régie par la législation commerciale et qui ne sera pas soumise  à la loi 89 qui régit les entreprises publiques.

La CDC sera aussi et surtout la nouvelle Holding de l’Etat tunisien, en ce sens qu’il lui sera adjoint la gestion directe des participations publiques et «probablement aussi les banques publiques, et pourquoi pas les grandes entreprises nationales comme la Steg», nous indique une source proche du dossier qui cite l’exemple, à ses yeux édifiants, de la CDC française qui gère la grande AREVA du nucléaire français.

La CDC tunisienne devrait aussi avoir sous sa tutelle directe plus d’une entreprise parmi les entreprises confisquées, comme les 25 % de l’opérateur GSM Tunisiana ou encore les 51 % de l’autre opérateur télécom Orange Tunisie ou encore la banque Zitouna. Toutes ces entreprises pourraient ainsi devenir filiales de la CDC tunisienne, sans pour autant devenir  des entreprisses publiques au sens de la loi 89. Elle pourrait aussi, les discussions seraient déjà engagées à ce propos, se voir adjuger la gestion du titre II du budget de l’Etat par lequel se font les investissements en matière d’infrastructure et les immobilisations.

Ses domaines d’intervention, selon le document du ministère des Finances, incluent «les différentes catégories des Bons du Trésor et de placements garantis par l’Etat, la réalisation et la participation aux investissements quels que soit leurs délais d’une manière directe ou indirecte ou  dans le cadre de partenariat avec le secteur privé dans les domaines économiques stratégiques, spécialement dans l’infrastructure, le développement régional, les secteurs des nouvelles technologies, de l’environnement et du développement durable et le soutien des petites et moyennes entreprises et l’’investissement sur les marchés financiers».

Une dotation de 50 MDT et les 3,4 milliards DT du CENT.

Pour travailler, la nouvelle Holding de l’Etat tunisien a déjà reçu une dotation de 50 MDT de l’Etat. Elle devrait aussi, la CDC tunisienne, pouvoir disposer de l’argent et des dépôts de la Caisse d’Epargne Nationale Tunisienne (CENT) estimés à 3,4 milliards DT et des dépôts et consignations ordonnés par la loi, par la justice et par l’administration détenus par le trésorier général de la Tunisie conformément  à la règlementation en vigueur, qui lui seront confiés aux termes d’une convention conclue à cet effet entre le ministère des finances et la Caisse des  Dépôts et Consignation.  Mais aussi, les prêts mobilisés sur les marchés financiers intérieurs et extérieurs notamment, sans compter, bien sûr, les résultats comptables de ses prochaines filiales parmi les entreprises confisquées qui ne seraient pas privatisées.

Ce sera, avec toutes ces ressources et avec un mode de gouvernance qui la placera toujours sous le regard du gouvernement et plus spécialement du ministère des finances, que la Holding de l’Etat tunisien pourra investir, notamment dans l’infrastructure et faire mieux fructifier l’argent du contribuable, pour le bien et le profit de ce dernier et booster ainsi la création d’emplois et surtout désenclaver les régions intérieures de la Tunisie et rééquilibrer  le développement du pays.

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