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Tunisie : La nouvelle direction syndicale se prépare-elle à une épreuve de force avec le gouvernement ?

Les observateurs s’interrogent avec étonnement sur le sens qu’il importe de donner aux déclarations faites par Abid Briki, dans la conférence de presse qu’il a tenue lundi, appelant les nouvelles autorités tunisiennes à dénoncer les engagements pris par la Tunisie concernant notamment l’accord de partenariat avec l’Union européenne et les relations avec les Etats-Unis d’Amérique. S’agit-il d’une position personnelle et du courant politique de gauche auquel il se dit fier d’appartenir et aux attitudes duquel il affirme être engagé ? Ces propos sont d’autant plus inquiétants qu’Abid Briki s’exprimait en sa qualité de porte-parole officiel de l’UGTT, qualité qui demeure la sienne tant le congrès de la centrale syndicale n’aura pas clôturé ses travaux et ne se sera pas doté d’une nouvelle direction. S’agirait-il en revanche de la position de l’UGTT, d’autant que l’instance exécutive de l’organisation n’a rien dit qui suggère qu’elle prendra pareille position ?

Des développements en chaîne mettent la pression sur la centrale syndicale qui entamera ses activités dans un nouveau climat, celui du pluralisme syndical devenu irréversible. En tout cas, l’UGTT s’inscrit dans une nouvelle réalité lui dictant d’être un partenaire comme tant d’autres .Elle s’est déjà employée à convaincre la classe politique , à travers les grèves et les sit-in qui ont gravement nui à l’économie du pays et au secteur touristique , qu’elle est l’acteur majeur de la scène politique .

Il émerge de tout cela que l’UGTT semble clore la marge de la manœuvre pour la nouvelle direction syndicale la plaçant dans une logique d’épreuve de force avec le nouveau gouvernement , et ce en inventant l’idée des lignes rouges : non à l’arrêt des sit-in et au respect des engagements internationaux de la Tunisie, en amenant le congrès à les adopter pour les revêtir du caractère de faits accomplis.

Ceci au plan de la manœuvre tactique. S’agissant de la dimension politique, Abid Briki s’attache à fermer les opportunités de la coopération internationale devant le nouveau gouvernement, car son non-respect des engagements pris par l’Etat tunisien l’exposera à l’isolement et tarira les ressources financières et les flux de financement dont l’économie nationale a besoin. Il devrait s’agir d’un complément nécessaire aux entraves dont souffre l’appareil de production depuis la Révolution.

Il est fait grief au gouvernement ainsi qu’aux partis composant la coalition au pouvoir de ne pas avoir pris position vis-à-vis des sit-in et des grèves anarchiques et illégales dès les premiers jours de la Révolution, car ce qui s’est produit sur la scène sociale exposait l’économie du pays et l’entreprise productive à un grand danger. Le silence d’Ennahdha , du CPR et d’Attakatol concernant le climat social était interprété comme une tentative d’affaiblir le gouvernement de Caied Essebsi pour qu’il n’émerge pas en rival en termes d’acquis réalisés après les élections .Nous estimons, et telle est encore notre conviction, que leurs positions sont erronées .Aujourd’hui, ils s’érigent en avocats du retour de la stabilité à laquelle aspire le Tunisien afin de pouvoir retrousser les manches, travailler et trouver du travail . Si telle est l’orientation du gouvernement, que la réussite soit son allié. Mais, à ceux qui s’en prennent aux postes d’emploi et le gagne-pain du citoyen pour des considérations politiques, nous disons : Assez.

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