AccueilLa UNETunisie : Le G8 joue-t-il l’arlésienne ?

Tunisie : Le G8 joue-t-il l’arlésienne ?

Comme dans le conte d’Alphonse Daudet, le G8 serait-il en train de nous jouer l’arlésienne ? Les 40 milliards de dollars pour le « Printemps arabe » dont il a été question lors du sommet de Deauville, les Tunisiens les ont pris, semble-t-il, pour de l’argent comptant, voyant, ce faisant,  des milliards voltiger partout.

C’est assurément pour ramener les choses à leurs justes proportions que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli, par ailleurs très familier des arcanes de la finance internationale, a tenu à tirer la situation au clair en expliquant, lundi, à un groupe de journalistes ce qu’il en est réellement et ce que l’opinion publique tunisienne doit retenir de ce conclave des argentiers de la planète.

En fait, les 40 milliards évoqués représentent une évaluation, mais non des engagements du G8, encore moins des promesses. D’ailleurs ce montant n’implique pas uniquement le G8, mais aussi les pays qui n’en font pas partie. Au demeurant, le G8 n’a pas vocation à être une structure où une institution de décision, elle se borne à faire des recommandations. Et la Tunisie avait de l’esprit de suite quand, à Deauville, elle s’est contentée d’exprimer sommairement ses besoins, et surtout lorsqu’elle y est allée essentiellement pour obtenir un soutien international à sa transition vers la démocratie et forcément vers le redressement économique. Le gouverneur de la BCT y voit  un signal et un message aux investisseurs internationaux les incitant à venir en Tunisie pour y lancer des projets et créer des emplois, alors même que les investissements directs étranger ont enregistré, depuis le 14 janvier, une chute inédite.

A vrai dire, selon le gouverneur de l’institut d’émission,  des négociations devraient se tenir prochainement pour voir comment les concours financiers seront mobilisés au bénéfice de la Tunisie et vers quels secteurs ils seront dirigés et suivant   quel ordre de priorités.

Pour l’heure, a-t-il affirmé, la Tunisie a mobilisé des financements de l’ordre de 1,4 milliard de dollars.

Le Fonds citoyen…400 000DT

Créé voici quelques semaines, le Fonds citoyen sur lequel bien des espoirs étaient fondés n’a réussi à collecter que 400 000 dinars, a révélé Kamel Nabli. Evidemment, c’est peu. Pourtant, il a été fondé suite à une demande de la société civile pour être « un fonds indépendant de collecte de dons provenant de parties tunisiennes et étrangères, ayant exprimé leur souhait d’accorder un soutien financier à la Tunisie post-révolution ».

Ce fonds vise, précise le communiqué de la BCT « à collecter les ressources provenant des dons et contributions des personnes physiques et morales, en vue de leur utilisation dans le financement des projets de développement dans les régions, ainsi que sous forme d’assistance sociale, directement ou par le biais des associations habilitées ».

Interrogé sur le peu d’enthousiasme suscité par la mise en place de ce mécanisme, le gouverneur de la BCT a indiqué que cela est vraisemblablement dû à un déficit de promotion qui a accompagné le lancement du fonds. Celui-ci, en tout cas, vient de se doter d’un Conseil d’administration comprenant des personnalités de la société civile et des universitaires, et sera dirigé par le Professeur Saadeddine Zmerli.

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