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Tunisie : Le scandale Moncef Ben Salem et du salaire de Marzouki, ou l’argent d’abord, le ministère si on peut !

L’histoire fait encore scandale, tant elle pourrait ressembler à une affaire d’usage de pouvoir pour s’octroyer des bénéfices personnels. L’histoire est celle d’un ministre tunisien de l’enseignement supérieur, qui s’octroie par décision de lui-même, en date du 3 décembre et publiée dans le Jort du 11 décembre dernier, la promotion de professeur d’enseignement supérieur . Qui plus est, cette décision du ministre, se donne un effet rétroactif de … 25 ans. Des sources juridiques, estimeront le coût de ce retour dans le temps à 600 mille DT. Le ministre qui n’a pas publié l’état de ses biens et dont le fils est à la tête d’une chaîne TV, aura beau intervenir sur les chaînes Radio pour expliquer que ce n’est que justice faite et qui ,plus est, sur jugement du tribunal administratif; l’affaire Ben Salem n’en défraie pas moins toujours la chronique dans un pays où les responsables gouvernementaux semblent plus préoccupés par leurs situations personnelles que par celles de la population et de l’économie dont ils ont la charge. Des ministres qui ressemblent, au fil des affaires qui surgissent, plus à des hommes d’affaires qu’à des hommes politiques et on rejoindrait alors volontiers, l’appellation de Hammadi Jbali de «اصحاب العمايل» pour ces affairistes.

Le ministre de l’emploi était un usurier. Le ministre de la justice a un cabinet d’avocat toujours ouvert avec sa femme. Les ministres, de l’investissement, de l’agriculture et des domaines de l’Etat, faisaient des affaires juteuses lorsqu’ils vivaient en France et on n’a que leurs paroles pour être sûrs qu’ils ont arrêté. Le secrétaire d’Etat au ministère des affaires étrangères qui dirigeait des affaires en France aussi. Pour lui aussi, il n’y a que sa parole pour assurer qu’il n’est plus homme d’affaire. Tous d’anciens expatriés qui sont protégés, depuis 2011, par une loi sur mesure qui ne les oblige pas à rapatrier, comme pour tout Tunisien normal, leurs biens de l’étranger. Certains d’eux achètent, après leur montée au pouvoir, des biens immobiliers. D’autres les enregistrent au nom de membres de leurs familles. D’autres essaient de racheter des terrains des Trabelsi, à des prix plus bas que nature. On attendra le rapport 2013 de la Cour des Comptes, d’abord pour savoir si elle sera aussi critique vis-à-vis du gouvernement nahdhaoui qu’elle l’était envers celui de 2010, mais pour savoir ensuite si ce gouvernement de presque 80 personnes, n’a pas fait usage de ses pouvoirs pour s’octroyer des biens ou en octroyer aux autres.

L’affaire de Moncef Ben Salem, avait été précédée par celle de Moncef Marzouki, celui qui s’est octroyé la présidence à vie… par le biais de son salaire. 30 mille DT net par mois, c’est 360 mille DT par an. L’homme est actuellement âgé de 67 ans. A ces cent ans, il aura coûté 11,880 MDT à l’Etat tunisien qu’il aura ainsi servi sans aucune contrepartie. L’homme avait pourtant fait circuler dans la presse, à son entrée au palais de Carthage, qu’il avait refusé, par probité intellectuelle et un certain ascétisme, son salaire de 20.000 USD (équivalent à 30.000 DT), pour le ramener à seulement 3.000 DT. Mais il avait dit aussi, beaucoup d’autres choses jamais faites. Ce salaire de 30.000 DT à vie est aussi valable pour Hammadi Jbali et si cela est vrai, le 3ème président, celui de l’ANC, ne saurait rester en dessous et sans le sous. Un chef du Gouvernement qui a préféré réallouer les 9 MDT de l’ancien ministère de l’information et de l’ancienne chambre des Conseillers, au budget du premier ministère, que de les réallouer au ministère de l’emploi ou celui de l’agriculture ou tout autre ministère. Il est vrai, que ce gouvernement, qui ne s’inquiète même plus de la dégradation de la note souveraine de l’Etat qu’il dirige, a déjà fait le plein de crédits assurés par les Américains et les Japonais et autres dons de notre Ami le Qatar. L’argent coule à flot, sur le dos des Tunisiens pour qui la dette extérieure est maintenant de 30,7 milliards DT (Chiffres Tema), et la pauvreté est toujours là dans la Tunisie d’Ennahdha.

Tout cela montre, de l’avis des Tunisiens, que l’argent demeure un facteur déterminant dans l’équation du pouvoir, quel qu’en soit la nature ou la tendance. Ils étaient venus dans la Tunisie de l’après Ben Ali, couverts du sceau de la probité et de l’intérêt de l’Etat en premier lieu. La Tunisie de la révolution qui devait couper avec les pratiques du passé, les découvre aussi humains que leurs prédécesseurs et tout aussi intéressés par « la saleté de la vie »وسخ دار الدنيا .

Khaled

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