AccueilLa UNETunisie-Manifestation pour l’application de la chariâ : On était loin du compte

Tunisie-Manifestation pour l’application de la chariâ : On était loin du compte

Les organisateurs de la manifestation organisée, ce vendredi, devant le Palais du Bardo, pour réclamer l’application de la chariâ , ont bien des raisons d’être désappointés. Ils escomptaient un million de manifestants, mais ils n’étaient que quelques milliers à signifier en chœur aux Constituants affairés à cogiter sur la prochaine Loi fondamentale de la Tunisie, la revendication pour laquelle ils ont été mobilisés. Bien que la logistique mise en place pour amener le plus grand nombre vers le siège de la Constituante, en mettant à la disposition des manifestants des bus entiers pour venir « sommer » presque le législateur à inclure la chariâ dans la Constitution, fût sans bavure , on était visiblement loin du compte.Jeunes et moins jeunes, hommes dont plusieurs appartiennent à la mouvance salafiste  et femmes –parées de leur accoutrement islamiste- criaient à gorge déployée, leurs doléances appuyées par des banderoles où on lisait, au hasard, « Le peuple veut l’application de la charia de Dieu! » « Notre Coran est notre constitution! », « Pas de constitution sans la charia», «Le Coran est notre constitution », « La Tunisie est un pays musulman, non à la laïcité », « L’Islam et la Femme = Liberté + Dignité + Egalité ». »Un musulman doit vivre sous la loi musulmane. Les laïcs veulent faire croire que l’islam c’est couper la main des voleurs, mais la question ne se pose pas comme ça. Il faut lire et étudier l’islam, c’est la solution. L’Occident a échoué », a assuré un manifestant cité par l’AFP.Si impeccable soit l’encadrement de cette manifestation, il ne semble pas avoir produit les effets recherchés. D’autant moins que ce rassemblement prenait, par bien des côtés, les allures d’un moyen de pression sur les rédacteurs de la Constitution, laquelle doit, en toute rigueur législative, être élaborée dans la sérénité et à l’abri des exhortations qui, à  bien y regarder, ne refléteraient pas une demande populaire et, à tout le moins, majoritaire. Certes, les manifestants mobilisés par Ennahdha sont dans leur rôle, et indiscutablement, dans leur droit, de s’époumoner à exprimer les convictions qui sont les leurs, mais, il a été patent, comme il a été estimé par nombre d’observateurs, que la mobilisation n’a pas été suffisamment massive et déterminante pour se muer en un cri de ralliement franc et massif.Cela peut-il vouloir dire que la majorité silencieuse garde intactes ses ressources à influer sur la suite des événements ? La question vaut rigoureusement d’être posée, alors que des débats très vifs traversent non seulement  les allées du Parlement, si provisoire soi-il, mais encore et surtout le commun du peuple, sans qu’i s’agisse de laïques ou d’autres qui voient autrement les choses, nommément l’architecture législative et constitutionnelle qui va rythmer et régir leur condition de citoyens et leurs droits et libertés pendant de longues années et durant toute l’ère que durera le 2ème République.
  

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