Lors d’une conférence de presse organisée, lundi à Tunis, Saïd Aydi, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a affirmé qu’il il est important de trouver des solutions rapides et durable au problème des très nombreux diplômés chômeurs en Tunisie. L’emploi est l’un des principaux défis à relever après la révolution en Tunisie, un programme de recrutement exceptionnel dans la fonction publique renforcé par un plan de relance incitant les entreprises à faire un effort similaire à l’Etat sera lancé. Ce programme, a indiqué le ministre, vise à réduire le taux de chômage et à renforcer l’encadrement des demandeurs d’emploi en assurant quarante mille postes d’emploi.
Le ministre a relevé « la situation alarmante que connaît le secteur depuis les derniers événements de la révolution du 14 janvier 2011 » indiquant que le taux de chômage, qui était de 500.000 avant la révolution, dont 160.000 diplômés du supérieur, s’élèvera à 700.000, en comptant les diplômés de l’année et la perte de 10 mille emplois due à la révolution et le retour de 35 mille Tunisiens dans la foulée des événements de Libye. Il est prévu que le nombre de demandeurs d’emploi augmentera pour atteindre les 200 mille.
Selon le ministre, les prévisions de la croissance du taux de chômage ne dépassent pas 1% en 2011. Ce taux a été porté à 19% en 2011 contre 14% en 2010.
Suite à cette conjoncture jugée difficile, un programme urgent a été mis en œuvre par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, ce programme s’articule autour quatre grands axes :
Le premier volet comprend la création de nouveaux postes d’emploi dans le secteur privé et public, la société civile et à l’étranger. Dans ce cadre il a été décidé de lancer 20 mille recrutements dans le secteur public et autant dans le secteur privé.
En effet, des projets pilotes sont en cours d’exécution qui contribueront à fusionner les deux secteurs (privé et public) dans le but de créer un partenariat stratégique pour renforcer l’économie nationale, ce qui permet de recruter les nécessiteux et les diplômés qui sont en chômage depuis une longue durée. Le ministère a également décidé de créer des postes d’emploi au sein de plusieurs associations, et d’établir des accords d’embauche dans plusieurs pays étrangers.
Le deuxième volet évoqué par le ministre, consiste à renforcer et à promouvoir la création des petites entreprises afin de soutenir les entrepreneurs durant les deux premières années de la création de leurs petites entreprises, ainsi que l’importance de trouver des solutions plus efficaces et plus rapides pour les jeunes diplômés des régions intérieures.
Le troisième volet s’articule autour la nécessité de soutenir les entreprises endommagées pour que les salariés ne perdent pas leurs emplois. Ce soutient consiste à prendre en charge la facilitation des procédures de paiement des taxes pour les entreprises endommagées et la mise en œuvre d’un projet pilote pour 2000 employés.
Le dernier volet consiste à accompagner les demandeurs d’emploi à travers le coaching, la reconversion, la création du statut de stagiaire de la fonction publique pendant un an, pour 10.000 chômeurs diplômés. Cette mesure vise à préparer les diplômés en vue de leur intégration dans le marché de l’emploi, ce qui favorise l’augmentation de l’employabilité dans plusieurs régions.
Enfin, le ministre a rappelé l’importance du programme Amal qui a concerné 50.000 jeunes, lesquels percevront 200 dinars par mois dans le cadre de stages ou de formations dans des secteurs porteurs, comme l’agroalimentaire, la santé ou les nouvelles technologies.
Nadia Ben Tamansourt