Il y a quelques semaines, le Jort (Journal officiel) publiait un décret gouvernemental portant création de ce qui s’apparente, toutes proportions gardées, à une CIA. En effet, le décret 71 du 19 janvier 2017 portait création du «Centre National de Renseignement» ou d’Intelligence. Le chef du gouvernement tunisien devient ainsi de fait le chef de la « CIA tunisienne ». On remarquera cependant que le CNR sera dirigé par un «président à désigner dont la rémunération et les privilèges seront fixés par un décret gouvernemental (…) et qui sera secondé par un haut cadre».
Ce qui est à remarquer, c’est que cette centrale de renseignement et d’espionnage est domiciliée, selon l’article 1er du décret, à La Kasbah, siège du chef du gouvernement. Son nom de code est «le Centre» et a pour objet de «coordonner entre les différentes structures de renseignement et plus spécialement de rassembler les rapports et les analyses et faciliter le partage des informations». Le Centre est aussi chargé de produire «des analyses, conjoncturelles et périodiques, à propos des menaces et de produire des fiches d’information pour les besoins du chef du gouvernement». La CIA tunisienne ou «Le Centre», dont la tutelle directe n’est ainsi pas le ministère de l’Intérieur mais la Primature, aura aussi en charge de «préparer le plan national de renseignement et d’assurer son suivi».
