L’armée russe a dit concentrer son offensive sur le Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Autour de Donetsk et Louhansk, les deux grandes villes du Donbass, l’état-major de l’armée ukrainienne assure « avoir infligé des pertes importantes aux envahisseurs russes », dans son dernier bulletin, publié samedi à l’aube. Il fait état de trois avions abattus, huit chars détruits et quelques 170 soldats tués côté russe.
Des affirmations à prendre avec précaution, chaque camp se livrant à une intense bataille de l’information, dans un contexte de grande difficulté à vérifier de source indépendante ce qui se passe sur le terrain, un peu plus d’un mois après le lancement de l’invasion russe.
Le commandement russe avait surpris en annonçant vendredi « concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal: la libération du Donbass », tranchant avec la volonté affichée par Moscou jusqu’ici de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine » dans son ensemble et non pas seulement dans cette région où se trouvent les deux « républiques » séparatistes pro-russes.
Le général Kyrylo Boudanov, chef du renseignement militaire ukrainien de 36 ans, affirmait dans la presse américaine vendredi que l’armée russe n’est « qu’un mythe », « une concentration de pouvoir médiévale, de vieilles méthodes de combat ».
Hors du Donbass, les Russes restent très présents. Ainsi, autour de Kiev, les combats continuent pour « repousser l’offensive ennemie », selon l’état-major ukrainien, précisant que la ligne de front n’avait pas bougé.
Les forces de Kiev assurent poursuivre leur contre-offensive sur Kherson, dans le sud du pays, seule grande ville à avoir été conquise entièrement par les forces de Moscou.
A Marioupol, port ukrainien stratégique situé sur la mer d’Azov, plus de 2.000 civils ont été tués dans cette ville assiégée, selon la municipalité. Quelque 100.000 de ses habitants y sont toujours bloqués et manquent de tout, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Vendredi soir, Emmanuel Macron a annoncé que la France, la Turquie et la Grèce allaient mener « une opération humanitaire » d’évacuation « dans les tout prochains jours » de civils de Marioupol.