Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué que trois navires chinois, dont le porte-avions Shandong, avaient traversé samedi le détroit de Taïwan, qui s’est mué en poudrière géopolitique ces dernières années.
« Une flottille de l’APL (Armée populaire de libération) de trois navires, menée par le porte-avions Shandong, a traversé le détroit de Taïwan vers midi aujourd’hui », a déclaré le ministère de l’île dans un communiqué.
Les navires se sont dirigés « à l’ouest de la ligne médiane en direction du nord », a-t-il ajouté, en référence à cette frontière invisible tracée unilatéralement par les Etats-Unis durant la Guerre froide, que Pékin refuse de reconnaître.
Si la présence de navires de guerre chinois dans le détroit de Taïwan est constamment surveillée et fait l’objet d’annonces presque quotidiennes par Taipei, celle du porte-avions Shandong est inhabituelle.
Samedi, 33 avions de guerre et 10 navires ont été « détectés à 6 heures du matin », selon le ministère de la Défense de l’île. La veille, 11 navires se trouvaient à proximité des eaux taïwanaises.
Selon Steve Tsang, directeur de l’institut SOAS China à l’Université de Londres, le passage du porte-avions Shandong dans le détroit de Taïwan est « très inhabituel ».
« Mais les Chinois ont essayé de démontrer leur puissance militaire autour de Taïwan au cours des six derniers mois ou dans la dernière année », a-t-il expliqué à l’AFP. Ainsi, l’apparition du Shandong dans le détroit s’inscrit dans ce « contexte général », selon Tsang.
La dernière fois que les autorisés taïwanaises avaient signalé la présence du porte-avions chinois dans le détroit de Taïwan remonte à mars 2022. Il y avait été déployé en amont d’un entretien téléphonique entre le présient chinois Xi Jinping et son homologue américain, Joe Biden.