Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré jeudi qu’il avait exhorté le président tunisien à prendre des mesures pour ramener le pays « sur la voie de la démocratie » après l’instauration de l’Etat d’exception dimanche.
Blinken s’est entretenu avec Saied lundi. Dans une interview accordée jeudi à la chaîne arabe Al Jazeera, selon une transcription fournie par le département d’État, il s’est dit préoccupé par le fait que ces mesures « vont à l’encontre de la constitution ».
L’agence Reuters relève que les termes employés semblent plus durs que dans les précédentes déclarations américaines sur la crise qui se déroule en Tunisie, où l’introduction de la démocratie après une révolution de 2011 qui a déclenché le « printemps arabe » a été largement saluée par les pays occidentaux.
Quatre jours après avoir annoncé ses mesures, Saied n’a pas nommé de nouveau Premier ministre ni donné de détails supplémentaires sur la manière dont il entend gérer la période de 30 jours pendant laquelle il a déclaré que le Parlement serait gelé.
Jeudi, il a nommé son conseiller à la sécurité nationale pour prendre le contrôle du ministère de l’Intérieur, mais a promis de faire respecter les droits et les libertés. « Personne n’a été arrêté. Personne n’a été privé de ses droits », a-t-il déclaré.
Les Tunisiens et la communauté internationale ont eu du mal à interpréter une crise qui a placé la démocratie tunisienne à la croisée des chemins.
Les partisans de Saied ont présenté son intervention comme une réinitialisation bienvenue de la révolution de 2011 après des années de stagnation économique sous une classe politique qui a souvent semblé plus intéressée par son propre avantage étroit que par le gain national.