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Des tiraillements qui entachent la vocation républicaine de la sécurité

Le ministère de l’Intérieur a exprimé, dans un communiqué son soutien au travail syndical responsable conformément au décret n°42 de l’année 2011, et, faisant allusion événements de la caserne de l’Aouina, du vendredi 18 octobre, il a mis en garde contre les tiraillements politiques qui compromettent l’instauration d’une sécurité républicaine.

Il a annoncé qu’il compte ouvrir une enquête judiciaire à ce sujet, et a appelé ses agents à poursuivre les efforts pour la protection des citoyens et de la nation contre le terrorisme et le crime organisé.

D’autre part, le Syndicat national des forces de sûreté intérieure (SNFSI), a annoncé dans une déclaration rendue publique, samedi, que la présidence de l’ANC, le gouvernement, les partis politiques et la société civile sont appelés plus que jamais à prendre une « position nationale claire » au sujet du terrorisme.

Le syndicat a exigé l’accélération de l’examen des projets de loi sur l’indemnisation des accidents du travail et sur la criminalisation des atteintes aux agents de sécurité, à leurs locaux ainsi qu’à leurs moyens de travail.

A défaut, le SNFSI menace de recourir à des formes de protestation qui pourraient avoir un impact sur l’ordre public en cette période délicate, et promet d’annoncer ces formes de protestation lors de l’assemblée générale des structures du SNFSI qui aura lieu prochainement.

Sur un autre plan , les directeurs de la Garde Nationale ont affirmé, dans un communiqué rendu public , dimanche , leur attachement au commandant directeur général de la Garde Nationale , et annoncé qu’ils ne permettent à quiconque de porter atteinte à la hiérarchie du corps , assimilant les évènements du 5/9/2011 et du 18/10/2013 , à une atteinte au corps de la Garde Nationale , qui a , selon les termes du communiqué , servi la révolution et n’a cessé de combattre vaillamment le terrorisme .

Il se profile à travers ce maquis de déclarations et de contre-déclarations comme une velléité de remous qui agitent l’appareil de sécurité intérieure. Un développement qui n’est pas pour contribuer à rassurer les citoyens alors que le terrorisme, en dépit de l’épilogue unanimement salué des tragiques événements de Goubellat, ne donne guère des signes d’essoufflement. Au contraire, il est de plus en plus question de « cellules dormantes » qui attendent un signe pour se réveiller et sévir, cette fois-ci, dans les zones urbaines, les villes, les cités, les grandes surfaces et les institutions stratégiques de l’Etat. Une perspective que l’appareil de la sécurité, toutes composantes confondues, doit prendre très au sérieux, pour prévenir le pays et ses citoyens d’être précipités dans une spirale de violences et de terrorisme urbain dont nul ne peut prévoir les conséquences assurément incalculables.

Les forces de sécurité intérieure, à travers leur syndicats, sont, sans doute, dans leur droit d’exprimer leur ressentiment et parfois leur colère, au sujet des conditions dans lesquelles elles sont souvent appelées à s’acquitter de leurs missions, et plus encore des équipements mis à leur disposition, sans parler des risques multiples et graves qui s’y attachent pour leur propre sécurité, celle de leurs familles et surtout des conséquences matérielles et financières qui en découlent en l’absence de garanties sociales , notamment les dérisoires indemnisations qui leur sont accordées, en cas de décès , de blessures ou de handicaps. Il est, à cet égard, essentiel que les projets de loi qui leur fournissent ces garanties et demeurent encore en souffrance, soient adoptés au plus vite et sans plus attendre, par le législateur, en l’occurrence l’assemblée nationale constituante. Il est encore de la toute première importance que l’appareil de sécurité soit réellement et dans les faits un corps républicain, ce qui signifie rigoureusement qu’il soit à l’abri des tiraillements politiques et autres querelles de clocher entre les acteurs politiques en quête d’allégeances parmi ceux qui ont vocation à préserver la sécurité du citoyen et de la Nation, et rien d’autre.

Toutefois, il devrait se joindre impérativement à cette architecture d’abord et surtout un solide « dogme de la sécurité » dans lequel se reconnaissent tous les corps de l’appareil sécuritaire, et d’abord la hiérarchie dont le respect , faut-il le rappeler, est une donnée essentielle d’un appareil de sécurité qui se veut républicain. Cela doit vouloir dire que la chaîne de commandement doit être indemne de toute velléité de contestation qui pourrait ressortir à des considérations autre que sécuritaires. Cela commande aux uns et aux autres de communier dans un esprit et selon des normes où chacun fait ce qu’il a à faire sans autre forme de procès.

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