« On est toujours à l’écoute de notre personnel, notre porte est ouverte à tout le monde », nous a affirmé Jamila Askri, directrice et administrateur judiciaire, désignée par la justice à la place d’Asma Mahjoub Tebourbi, parente de Leïla Ben Ali et ex-responsable de l’Ecole Internationale de Carthage (ISC).
En réponse à la lettre des agents de cette institution éducative dont une copie a obtenue par Africanamanger, dans laquelle, ils exigent la régularisation de leur situation, la directrice de l’ISC, a noté que « les revendications sociales sont légitimes certes, mais il faut prendre en considération la situation actuelle de l’école dont l’avenir reste incertain ».
En effet, l’Ecole Internationale de Carthage(EIC) croule sous à un endettement énorme. C’est la raison invoquée par Mme Askri pour affirmer qu’elle est obligée de mettre en place une stratégie pour remédier à cette situation relevant que « le départ de Leïla a créé un vide quant à la gestion de l’établissement. Il y a eu une urgence à gérer surtout que la gestion de l’établissement ne fait plus partie des biens de la famille Trabelsi ».
Stratégie tous azimuts
Jamila Askri a indiqué que la stratégie est basée essentiellement sur la titularisation du personnel quelles que soient leurs catégories, se prévalant de 4ans fermes d’expérience ainsi que sur la réévaluation de la situation administrative d’un grand nombre d’assistants d’éducation.
Pour le corps enseignant, on a régularisé la situation des enseignants, plus particulièrement les français qui exigent eux aussi la modification de la clause de « non concurrence ». Pour les enseignants tunisiens détachés déjà du Ministère de l’Education, on a convenu de la mise en disponibilité de ces derniers puisqu’ils ont été détachés avec un salaire substantiel (salaire plus augmentation de 3%, l’équivalent de 1.3%).
Pour le personnel administratif et les autres agents, elle a noté qu’il a été fait recours à la convention collective du ministère de l’Education pour la titularisation d’un grand nombre d’employés, ce qui a conduit à la titularisation de 46 agents.
Le processus de titularisation continuera, mais à condition
La directrice de l’EIC a signalé que le processus de la titularisation se poursuit dans la mesure où cet établissement réussira à se redresser et à rembourser ses dettes auprès des banques. « On a demandé aux banques à repousser les échéances pour que l’on puisse améliorer la situation de nos employés. Et il est temps de payer les dettes », a affirmé la responsable avant d’ajouter « les recettes de l’EIC vont provisoirement servir à couvrir les frais de fonctionnement de l’institution, en attendant que sa situation se clarifie ».
Des agents sous pression
Nous apprenons par ailleurs, que Jamila Askri a convoqué quelques agents parmi les signataires de la lettre soupçonnés d’avoir propagé les rumeurs sur l’approvisionnement en repas préparés dans la cuisine de l’école, des membres du clan Trabelsi incarcérés dans les prisons de Mornaguia et de la Manouba. Des interrogations sont soulevées sur raisons réelles de cette convocation, sachant que les auteurs de la lettre revendiquent la régularisation de leur situation et la création d’un syndicat afin de défendre leurs intérêts.
Wiem Thebti
ISC : la directrice précise et les employés sous pression !
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