Le dernier rapport de l’honorable Cour des Comptes à propos du financement des différentes campagnes des candidats aux Présidentielles de 2014, n’est assurément pas passé inaperçu et risquerait même de faire quelques dégâts. En attendant, ce sont quelques «grosses têtes» parmi les candidats malheureux de ces élections, qui ont été les premiers à sonner le branle-bas de combat pour une offensive d’auto-disculpation.
Le premier à le faire était Mustapha Ben Jaafar qui fait publier un communiqué par son parti, Ettakattol, où il a «démenti avoir reçu une assignation pour le remboursement des fonds publics reçus comme subvention lors de sa campagne présidentielle » et indiqué avoir «payé la somme de 20.000 dinars sur un total de 39.628 dinars représentant le montant du financement public obtenu, suite à un accord déjà conclu portant sur un échéancier de remboursement qu’il est en train de respecter». C’est ensuite le porte-parole du Front populaire Hamma Hammami qui annonce, dans un communiqué publié jeudi 20 août 2015, qu’un huissier de justice a consigné ce qui a été publié sur la page de Radouane Masmoudi, Président du Centre d’Études sur l’Islam et la Démocratie l’accusant d’être le destinataire des 4,6 MDT et indiquant avoir vouloir déposer une plainte contre Masmoudi. Moncef Marzouki, autre candidat malheureux objet de cette polémique des 4,6 MDT, a «délégué» sa défense à son «fidèle parmi les fidèles» le tonitruant Imed Daïmi. Sur sa page fb, ce dernier se déchaîne contre le journal La Presse et le journaliste Jamel Arfaoui et son journal «Tunisie Telegraph». Tout le monde s’accuse et s’écharpe dans le silence des deux institutions «par lesquelles le scandale est arrivé», à savoir la Cour des Comptes et la CTAF (Commission des analyses financières) au sein de la BCT (Banque Centrale de Tunisie).
Nous avons contacté la CTAF. Sa présidente et son remplaçant étaient en congé et personne n’a voulu nous rappeler. Les choses ont été plus faciles avec la Cour des Comptes, dont le premier président, Abdellatif Kharrat, a bien voulu parler. Réagissant à la polémique créée par le rapport, le juge Kharrat a indiqué que «la Cour s’en tient à son rapport, dans la stricte limite de son contenu et nous avions averti, dès la page 5 dudit rapport que la Cour a estimé qu’elle ne peut pas, pour certains contenus, citer les noms des personnes concernées, vu le lien étroit entre ses conclusions et l’issue d’enquêtes judiciaires en cours à ce propos. Nous ne nous pouvions donc pas citer des noms qui pourraient s’avérer innocents», précise le président de la Cour des Comptes.
On comprend donc qu’une enquête soit actuellement en cours sur cette question du financement étranger d’un montant de 4,6 MDT reçu par l’un des candidats aux présidentielles de 2014. «Nous avons questionné la CTAF et elle nous a indiqué qu’elle a diligenté une enquête et transmis ses conclusions à la justice», annonce le magistrat. Et le juge Kharrat de préciser à ce propos, pour justifier encore l’absence de noms, que «il n’a pas été prouvé chez la Cour des Comptes qu’il y a une relation directe entre l’Association et le candidat à travers le versement de cet argent dans les comptes spéciaux des élections et dans le doute, il faut s’abstenir».
La seule chose sûre, pour l’instant dans cette affaire, c’est qu’il y a eu enquête à la CTAF et que cette dernière a transmis ses conclusions à la justice. Ce vendredi 21 août 2015, la radio privée tunisienne Mosaïque qui citait des sources qu’elle n’a pas identifiées, a indiqué que le Parquet a ouvert une enquête à ce propos. Wait and See !
Moralité quand on ne sait pas ou on a pas d’informations fiables issues des enquêtes on ferme…
Dans un état de droit, ils devront être poursuivis, et, dans le cas échéant, les poursuites ne seront pas engagées…Le fraudeur saute par-dessus les barrières en toute impunité, en un mot « Il est Intouchable ».