L’égalité successorale à laquelle appelle la Tunisie, a suscité un début de controverse en Égypte, des voix exhortant les députés à soumettre un projet de loi garantissant l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage, rapporte le site égyptien anglophone « Egypt today ».
Le présentateur du programme « 90 Minutes », Mohamed el-Baz, a déclaré que le statut des femmes est aujourd’hui différent de celui de l’ère du prophète car les femmes contribuent aujourd’hui davantage à la société et sont des soutiens de famille.
La loi égyptienne adopte l’interprétation de la loi islamique selon laquelle un homme hérite du double de la part d’une femme, à quelques exceptions près, y compris la mère et le père d’une personne décédée recevant tous un sixième des biens du défunt, comme décrété par le Coran.
Baz a ajouté que l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage ne contredit pas le Livre Saint car elle ne convient plus à la situation de la société d’aujourd’hui.
« Personne ne peut changer les versets du Coran concernant l’héritage. Nous préserverons le texte sacré, mais celui-ci n’est plus applicable car il ne convient plus à la réalité sociétale de nos jours », a-t-il fait remarquer.
Dans le même contexte, un membre du Comité de solidarité sociale du Parlement égyptien, Mohamed Abu Hamed, a déclaré que l’égalité successorale en Egypte est une question très compliquée, car le discours religieux devrait être renouvelé pour que l’égalité soit appliquée.
Il a ajouté que l’article 2 de la Constitution égyptienne, stipulant que la charia est la principale source de législation, influencera le point de vue religieux, soulignant qu’Al-Azhar a critiqué la décision de la Tunisie à cet égard.
Le député Shoukry al-Gendy du Comité religieux des affaires religieuses a déclaré que les textes du Coran sur l’héritage des hommes et des femmes étaient très clairs et que tous les musulmans doivent obéir à Dieu et à son prophète, soulignant que les appels à leur modification sont nuls.
