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Les banques tunisiennes se convertissent-elles à la finance climatique? En vert et contre tous

La Tunisie, pays particulièrement vulnérable aux changements climatiques présents et futurs, a un cruel besoin de financements internationaux pour faire face à ces défis qui s’ajoutent à ses  déboires économiques et financiers. La bonne adresse à cet égard est  le Fonds vert  qui est le principal instrument multilatéral de financement des politiques climatiques pour les pays en développement. Le rôle  qui lui est assigné est  crucial pour créer de la confiance et mobiliser les investisseurs privés. Au-delà, le financement climat sur le plus long-terme doit également être renforcé et clarifié, afin de permettre une plus grande visibilité et un mouvement des investissements vers une économie bas-carbone.

Pourtant et à ce jour, aucun organisme tunisien n’est encore accrédité pour exécuter les projets du fonds vert pour le Climat (CGF)) qui attribue ses ressources à travers un réseau d’institutions publiques, privées et non gouvernementales, comme l’a regrettéle président du chapitre tunisien de « l’Association of Energy Engineers (AEE) », Ayoub Baba, rappelant que l’entité choisie devra répondre aux normes fiduciaires, environnementales et sociales du GCF.

« Plusieurs banques, institutions financières et d’autres organismes tunisiens ont manifesté leur intérêt pour accéder aux ressources financières du CGF », a-t-il ajouté dans une déclaration aux médias lors de la 3ème édition du Congrès mondial de l’énergie « WENERCON 2022 » qui se tient, du 22 au 25 février, sous le thème « Banque durable & accès à la finance verte pour les PME & BEF ».

Il  a , dans ce cadre, rappelé que la Caisse Tunisienne des Dépôts et Consignations (CDC) et l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) sont est en phase très avancée dans le processus d’accréditation en tant qu’entités pouvant accéder aux financements du CGF, précisant que le CGF travaille sur deux axes, à savoir l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques, développés aussi bien par le secteur public que privé.

La Tunisie a fait beaucoup de travail au niveau de l’atténuation à travers l’implémentation de programmes d’efficacité énergétique, a indiqué le responsable, estimant toutefois que beaucoup reste à faire au niveau du volet adaptation et développement des énergies renouvelables.

Autant et aussi bien que le Maroc et l’Egypte !

En effet, c’est à partir de ce constat que l’AEE co-organise avec l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF) et Eco Energy, ce congrès, a-t-il encore fait savoir, précisant que l’objectif est d’introduire les mécanismes nécessaires qui permettront aux entreprises et aux banques de développer des pipelines et de bénéficier des fonds climat et de ses mécanismes d’accompagnement. L’Egypte et le Maroc disposent chacun de trois entités accréditées par le CGF, a-t-il conclu.

De son côté, l’ancienne présidente de la CDC Boutheina Ben Yaghlane, a noté que l’investissement vert et le financement climat revêtent une grande importance à l’échelle internationale et même au niveau de la Tunisie engagée à réduire ses émissions, d’où l’intérêt porté par les banques et les institutions tunisiennes à mobiliser des ressources en faveur des PME vertes et des projets d’énergies renouvelables.

Elle a, dans le même cadre, mis l’accent sur le coût élevé du financement vert qui nécessite une bonne gestion des risques, de la transparence et une meilleure gouvernance.

« Ce type de financement nécessite le changement des instruments financiers conventionnels », a affirmé l’ancienne responsable de la CDC, citant à titre d’exemple les fonds octroyés par le CGF.

Des lignes de financement vert

Pour Ben Yaghlane, l’accent devra être mis sur la nécessité de mettre en place des lignes de financement vert au niveau des banques et institutions financières tunisiennes pour permettre au pays de respecter ses engagements . « Ce travail devra être engagé au niveau des structures publiques et privés » , a-t-elle appuyé.

Au programme du congrès, figure une formation qui s’adresse aux professionnels souhaitant comprendre l’environnement de la finance climatique et la mise en œuvre de la responsabilité sociale des entreprises.

Selon les organisateurs, cet atelier est conçu pour aider les participants à développer leurs compétences dans la structuration et la soumission de projets d’adaptation et d’atténuation basés sur une approche pratique .

L’objectif est de renforcer les capacités des bénéficiaires en matière de finance climat, de les  soutenir  par  des informations et procédures pour accéder à différents fonds et d’échanger à travers des études de cas, sur les concepts, les modalités et les procédures de mobilisation des financements climatiques.

Il s’agit aussi appréhender les concepts et les enjeux liés à la finance climatique, à connaître les principaux fonds dédiés (dont le fonds vert climat), et à maîtriser la structuration des projets et les modalités d’accès aux financements climatiques.

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