AccueilLa UNEPhosphate : Les mineurs aux prises avec une crise majeure !

Phosphate : Les mineurs aux prises avec une crise majeure !

Plaie béante de l’économie tunisienne depuis plus d’une décennie, la crise du bassin minier de Gafsa dont est extraite la richesse nationale de premier ordre, la production du phosphate, est , paradoxalement, perçue comme une malédiction au regard du manque à gagner pour les caisses de l’Etat et de l’agitation sociale qui lui est continûment associée.

Aucun gouvernement n’est parvenu à trouver même l’embryon d’une recette pour plier cette affaire qui empoisonne et la vie des citoyens du gouvernorat de Gafsa et les finances publiques qui en tiraient un matelas assez commode qu’il aurait empêché l’Etat de sortir sur le marché financier international et lester encore plus l’endettement du pays. Surtout, les revenus qu’aurait générés le phosphate, en devises plus est, aurait dispensé la Tunisie de contracter le prêt du Fonds monétaire international et d’éprouver ces tourments à répétition chaque fois qu’arrivent les échéances de déboursement des tranches.

Les années se suivent et la production du phosphate régresse à vue d’œil. Au cours des neuf premiers mois de 2019, la compagnie des phosphates de Gafsa n’en a extrait que de 2,7 millions de tonnes. Un volume bien en deçà des objectifs tracés (-43 %) qui tablaient sur une production de 4,3 millions de tonnes de janvier à septembre 2019. Si bien que, au vu de ces résultats, la CPG a écarté la possibilité de réaliser les objectifs escomptés pour 2019 qui visaient une production de 6 millions de tonnes.

Ce pourrait être partie remise avec une perspective moins lancinante pour le bassin minier. D’autant que la Tunisie serait sur la bonne voie pour rétablir la production de phosphate à des niveaux proches de ceux d’avant le soulèvement du printemps arabe de 2011, alors que l’entreprise qui s’en charge s’offre à une réorganisation, selon le site Bloomberg.

Des « travailleurs fantômes »

La production sera probablement d’au moins 4,1 millions de tonnes en 2019, contre 2,8 millions de tonnes l’année précédente, a déclaré le ministre de l’Industrie Slim Feriani. Avant la révolution qui a déclenché de longs conflits de travail, la Tunisie était l’un des plus grands producteurs mondiaux d’engrais, avec au compteur jusqu’à 8,2 millions de tonnes par an.

Alors que la compagnie des phosphates de Gafsa, gérée par l’Etat, souffre de « problèmes économiques majeurs », elle peut être sauvée, a déclaré Feriani dans une interview à Tunis. « La seule solution est d’améliorer la production et la productivité. » Il a décrit un grand nombre des 30 000 employés de l’entreprise comme des « travailleurs fantômes » engagés « pour maintenir la paix sociale ».

La relance de la production de phosphate serait une aubaine pour l’économie tunisienne qui pèse 40 milliards de dollars et qui a été touchée par une faible croissance, des investissements en berne et un chômage obstinément élevé pendant la majeure partie de la dernière décennie, alors d’autres sources de devises étrangères comme le tourisme ont chuté. Les difficiles relations entre le gouvernement et les syndicats n’ont pas facilité les efforts de réduction des coûts que le Fonds monétaire international estime être la clé d’une reprise économique.

La reprise vaut 1 point de croissance

Bloomberg fait observer que « les remous de la révolution se sont rapidement propagés à l’industrie minière, dont une grande partie est implantée dans les régions sous-développées de Tunisie, où les autorités reconnaissent une pénurie de prestations sociales. Dans certains cas, les manifestants ont occupé les mines pendant des semaines pour exiger des emplois ». Le nombre d’employés de CPG a triplé par rapport à 2010, beaucoup d’entre eux ne produisant pas et n’ajoutant pas de valeur, selon le ministre. « Une solution doit être trouvée par étapes en créant de vrais emplois, ce qui est une priorité pour le nouveau gouvernement », a-t-il déclaré.

Bien qu’un retour complet à la production de 2010 ne soit pas possible parce que la CPG n’a pas investi dans l’entretien et le développement de ses installations, il reste encore une capacité de 5 millions de tonnes à créer, la nouvelle mine Meknassi à Sidi Bouzid augmentant sa production de 200 000 tonnes, selon Feriani.

« Sous réserve de trêve et de stabilité au niveau politique et social à Gafsa, Gabès et Sfax, la Tunisie peut atteindre 6 millions de tonnes de production de phosphate en 2020 », ce qui pourrait ajouter 1 point de pourcentage au taux de croissance économique de la Tunisie, a-t-il ajouté, cité par Bloomberg.

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