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Tunis : Le terrorisme change de visage et de moyens, la Sécurité à peine !

Depuis quelque temps, il ne se passe pas un jour sans que le ministère de l’Intérieur annonce avoir démantelé une ou plusieurs cellules terroristes, en avoir arrêté les membres et saisi des armes. C’est tout à l’actif des forces de sécurité qui semblent reprendre du poil de la bête et retrouver la ressource d’accentuer en quantité et en  performance son combat contre le terrorisme, un fléau de plus en plus multiforme, ne se limitant plus visiblement à des accrochages avec les unités de l’Armée sur les hauteurs et à des embuscades tendues aux forces de sécurité.

Apparemment, on a désormais affaire à des terroristes qui se mettent progressivement à la guérilla urbaine, lesquels, après avoir visé les touristes étrangers, envisagent de s’en prendre aux populations civiles dans les villes, comme en témoignent les armements, les munitions et surtout cette nouvelle panoplie d’engins de la mort découverts chez eux. La vue de ces  arsenaux étalés sur la page officielle du ministère de l’Intérieur donne littéralement froid dans le dos : des autocuiseurs (cocottes-minute) explosives dont la déflagration, dit-on, pulvériserait un immeuble entier, des bombes collées sous le bas de caisse des voitures, comme vient de le révéler l’ex ministre de la Sécurité, Rafik Chelly, des engins devant lesquels les ceintures explosives feraient figure de jouets, sans parler des explosifs dont très vraisemblablement le redoutable Semtex puisé dans l’armurerie léguée par le régime de Kadhafi. Un arsenal qui sera manipulé par de jeunes Tunisiens, sans antécédents judiciaires, insoupçonnables auxquels on donnerait le bon Dieu sans confession, mais qui sont si radicalisés qu’ils sont prêts à tout. On en sait, cependant,  à peu près tout du parcours, de l’enrégimentement, de la formation, du conditionnement psychologique et des protocoles de passage à l’acte, et plus encore des commanditaires qui ne sont autres que des chefs de Daech qui ont pris leurs quartiers en Libye voisine où sont en train d’affluer des légions de djihadistes de tout acabit en provenance d’Irak et de Syrie, fuyant les coups de boutoir qui leur sont assénés par la coalition internationale.

Une mutation aux conséquences incalculables

C’est dire que l’on est en train d’assister à une véritable mue du terrorisme en Tunisie, qui passe du  terrorisme ciblé (contre les fonctionnaires militaires, policiers, judiciaires et civils de l’appareil d’État) vers le terrorisme aveugle et collectif (masse des civils). Et ceci devrait être traité autrement avec des moyens nouveaux, des techniques différentes, et par-dessus tout à l’enseigne d’un autre dogme de sécurité autant que d’une nouvelle architecture globale incluant bien des volets. Car enfin, le  terrorisme est froidement méthodique, prémédité et calculé. Les vies fauchées ou mutilées qu’il engendre ne sont pas l’objectif premier. Les carnages dont il est capable  est un moyen au service d’une fin, un élément de l’atmosphère de choc et d’épouvante que le terroriste cherche à créer pour ébranler les autorités, faire peur au citoyen, et enfin instiller son venin.

L’appareil de sécurité et les forces armées de Tunisie, pour autant qu’ils soient animés de la plus farouche des déterminations pour venir à bout de l’hydre terroriste, auraient, en l’état actuel des équipements dont ils sont dotés et des méthodes de travail qui sont les siennes, quelques difficultés à remplir l’office qui permette d’abattre définitivement et à la racine le terrorisme qui ne fait que changer de visage, de techniques et de moyens. L’Armée nationale est en train de s’équiper, mais globalement dans à des fins de  combats extra-muros, essentiellement sur les hauteurs où les terroristes ont jusqu’ici l’habitude de se retrancher et bivouaquer. L’appareil de sécurité, lui,  s’emploie  à changer du mieux qu’il peut, en se restructurant et en se dotant de cadres qui ont fait leurs preuves mais qui ont été congédiés pour des motifs inexplicablement politiques. C’est de bonne guerre, mais l’appareil sécuritaire a urgemment et avant tout besoin de se réinventer pour pouvoir extirper le terrorisme.

Cela veut dire que la police devra atteindre un niveau de qualité opérationnelle et de coordination élevé par le biais d’actions proactives de sécurisation des lieux publics mais aussi d’un travail de renseignement. Des équipes tactiques doivent être formées sur le modèle SWAT ( Special Weapons And Tactics), capables de mener des opérations à hauts risques avec un armement et des tactiques adaptées, mobilisables dès qu’une alerte est lancée, comme c’est le cas dans toutes les polices américaines. Et ce ne sera pas tout. C’est toute une structure policière qui devra intervenir en parallèle pour le maintien de l’ordre, la sécurisation des périmètres, l’investigation et l’analyse scientifique. Le tout avec une parfaite coordination avec les services d’ambulance et de lutte anti incendie. Un dispositif certes hors de portée à l’heure actuelle, mais qui devra pouvoir voir le jour, progressivement, cela s’entend !

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