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Tunisie : Des « parties étrangères » impliquées dans l’assassinat de Mohamed Zouari. On ignore lesquelles

L’affaire de l’assassinat de l’ingénieur aéronautique tunisien Mohamed Zouari, déjà énigmatique au départ, est désormais ponctuée de développements, qui sont autant de rebondissements qui ajoutent à l’opacité du dossier. Les investigations se poursuivent à une allure accélérée, débouchant sur des arrestations de suspects, tous tunisiens, et l’identification de deux ressortissants étrangers, un Belge d’origine marocaine et un Suisse que les enquêteurs soupçonnent d’être impliqué dans l’assassinat.

Un développement aux dimensions retentissantes s’est greffé sur l’affaire. Il s’agit d’un reportage effectué à partir de la Tunisie par un journaliste de la chaîne tv israélienne Channel 10, se permettant de promener sa caméra de Tunis à Sfax, sur le lieu même où a été assassiné devant son domicile Mohamed Zouari, avec force interviews de témoins. Le journaliste israélien serait entré en Tunisie avec un passeport allemand, pour trouver sur place toute l’aide dont il avait besoin pour « faire son travail », et ce auprès d’une des nombreuses sociétés de production audiovisuelle pirates qui ont essaimé en Tunisie après la Révolution, proposant leurs services et reportages à des médias internationaux, sans être agréées par les autorités du pays.

Dans une conférence de presse tenue lundi soir, le ministre de l’Intérieur, Hédi Mejdoub, a confirmé que le journaliste en question est arrivé à l’aéroport de Tunis-Carthage, samedi matin, avec un passeport allemand sur lequel est spécifiée la profession : écrivain. Il s’est rendu aussitôt à Sfax à bord d’une voiture louée au nom de l’épouse de l’un des deux individus qui l’ont accueilli et accompagné. Le journaliste de Channel 10 a regagné la capitale Tunis le jour même dans la soirée et passé la nuit dans un hôtel de la capitale réservé via Internet. Il a quitté la Tunisie le lendemain après avoir envoyé son reportage à Channel 10 sans intervenir en direct.

Le ministre de l’Intérieur, qui, dans une déclaration liminaire, avait passé en revue les faits liés à l’assassinat de l’ingénieur tunisien et les rôles respectifs des 10 suspects tunisiens actuellement interrogés par les enquêteurs, ainsi que ceux des deux étrangers dont un ressortissant belge d’origine marocaine, chargé de servir d’interlocuteur pour les « agents » locaux auxquels ont été confiées les missions de logistique, notamment de location de voitures utilisées dans l’exécution du meurtre.

Des armes de fabrication tchèque

Hédi Mejdoub a indiqué, concernant l’identité des auteurs de l’assassinat, qu’il s’agit de « parties étrangères », sans préciser lesquelles. Il n’a pas non plus affirmé qu’il s’agit d’agents du Mossad, soulignant que, au vu des éléments disponibles de l’enquête, « on ne peut pas l’affirmer », a-t-il dit. Le ministre a cependant précisé que les armes utilisées sont de fabrication tchèque sans indiquer comment elles ont été introduites en Tunisie et par quel moyen acheminées vers les lieux du meurtre. « Les données disponibles à l’heure actuelle et les premiers éléments de l’enquête concernant les personnes à qui profite l’assassinat de Zouari sont une piste favorisant l’implication de services étrangers dans cet assassinat », a dit le ministre ajoutant que « le crime a été planifié par des parties étrangères en dehors de la Tunisie ».

Il faut remarquer que le ministre de l’Intérieur, invoquant l’extrême complexité de l’affaire et la confidentialité de l’enquête, s’est gardé de répondre avec la précision et la netteté requises aux questions des journalistes, en attendant que les investigations livrent leurs conclusions définitives. Hédi Majdoub a, à cet égard, rendu hommage aux efforts déployés par les enquêteurs et la qualité de l’action fournie pour arriver en si peu de temps aux résultats dont il a été fait état, notamment en ce qui concerne la jeune femme tunisienne recrutée il y a environ six mois sur Internet comme journaliste et qui était chargée par ses employeurs d’interviewer Mohamed Zouari. Les policiers tunisiens ont réussi à la convaincre de revenir en Tunisie « pour sa propre sécurité » alors qu’elle se trouvait dans une capitale européenne, qui serait Budapest, capitale de la Hongrie.

Sociétés de production pirates

Selon les éléments de l’enquête et les recherches menées dans cette affaire, le belge d’origine marocaine recherché est le propriétaire d’une société de production opérant dans le secteur de culture et médias, où la journaliste et le journaliste photographe arrêtés dans cette affaire, travaillaient et avaient effectué auparavant une interview avec Mohamed Zouari. D’après une source judiciaire, le nom de la journaliste arrêtée a été mentionné dans le contrat de location de deux véhicules saisis dans cette affaire d’assassinat.

Autre développement en rapport avec le volet journalistique de l’affaire, il a été révélé ce lundi que plusieurs sociétés de production audiovisuelle ont été créées en dehors de tout cadre légal et en l’absence de toute autorisation, depuis la Révolution. Elles travaillent pour le compte de médias internationaux dont la chaîne tv israélienne Channel 10 qui a eu maille à partir avec la justice tunisienne dans le cadre d’une affaire où sa société partenaire locale a été condamnée en premier ressort en 2013 à cesser ses activités, pour voir un jugement en appel la rétablir dans son statu quo ante, a précisé l’ex secrétaire d’Etat à l’Intérieur et actuellement avocat, Lazhar Akremi, ce lundi , sur une chaîne privée de la place.

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