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Tunis : La démocratie de l’endettement !

La réunion tenue, mardi 5 janvier 2015 au Bardo, par la commission des finances, de la planification et du développement relevant de l’ARP, a été consacrée à la question de l’endettement. Un thème on sur lequel l’opposition du Front Populaire (Gauche) compte monter  un dossier qui pourrait être son prochain cheval de bataille et peut-être même son cheval de Troie pour lequel elle se croit désormais prête. Au banc des «accusés» appelés à la barre, il y avait le Gouverneur de la BCT Chedly Ayari et la secrétaire d’Etat aux finances, Boutheina Ben Yaghlane.

«En réponse aux critiques des députés concernant  la politique d’endettement extérieur de la Tunisie, lors de la discussion de trois projets de loi relatifs à des emprunts obligataires obtenus par le pays sur le marché international, le gouverneur de la BCT a expliqué cela par la masse salariale qui représente 14% du PIB, l’un des plus forts taux dans le monde», rapporte la Tap.

Pour sa part, la secrétaire d’Etat auprès du ministre des finances Boutheina Ben Yaghlane, a «relevé que le recours à l’endettement est une nécessité et non pas un choix pour la Tunisie, ajoutant que l’endettement est un mécanisme de financement appliqué même dans les pays Industrialisés. L’essentiel est d’orienter ces financements vers la création de la richesse », a-t-elle encore déclaré» citée par l’agence de presse officielle.

Les deux, BCT et ministère des finances (même si nous savions que cela est la forte conviction de Chedli Ayari), ont manifestement oublié de préciser que toute dette, si importante soit-elle, peut être bienfaisante si elle s’accompagnait d’une bonne croissance du PIB, ce qui est loin d’être le cas en Tunisie. La dite révolution a en effet été accompagnée de tous genres de mouvements sociaux. Grèves, sit-in et arrêts de travail deviennent la règle, face à une Constitution qui protège les grévistes et oublie de protéger la liberté du travail et surtout devant un laxisme aberrant des autorités en place. Depuis 2011, la Tunisie ne travaille plus, augmente ses salaires et touche toutes sortes de «primes de chômage» déguisées. Les indicateurs de production et de productivité le confirmeront.

A la commission des finances, de la planification et du développement relevant de l’ARP, «les députés ont critiqué les taux d’intérêt très élevés» rapporte aussi l’agence de presse officielle. Les députés savent pourtant qu’il ne suffit pas d’être une démocratie pour que tous les banquiers de l’univers vous ouvrent leurs coffres. Les députés savent aussi très bien que le pays qu’ils dirigent ont développé, depuis 2011 et avec leur soutien même tacite, une complète aversion à la notion de travail. Aucune formation politique de ces députés n’avait non plus jugé bon d’aller sillonner  les régions pour rappeler à la population qu’il n’y a que le travail qui rapporte de l’argent et qu’augmenter les salaires sans augmenter la croissance ne ferait que mettre le feu aux poudres de la surenchère des prix et à l’inflation galopante. Depuis 2011, les députés se taisent de façon sournoise et avec une mauvaise foi manifeste.

Députés et politiciens savent très bien en effet que tous les crédits contractés par la Tunisie de l’après Ben Ali, étaient destinés à couvrir le déficit budgétaire et non pas à l’investissement public. Ministère des finances et BCT n’ont jamais arrêté de le dire, et très peu au développement et à la création de la richesse que les propres citoyens du pays empêchaient de se réaliser avec le silence encourageant des députés et des partis politiques.

«Certains députés ont estimé, qu’économiquement, ces crédits ne sont pas efficients, alourdiront les charges de l’Etat et augmenteront les charges fiscales imposées aux Tunisiens », rapporte encore l’agence de presse officielle, dans ce qui fait ressembler ces députés à de fervents défenseurs des droits du citoyens. L’image est cependant fausse. Les députés savent bien qu’aucun financier ne donnera de l’argent sans contrepartie et encore moins d’un taux d’intérêt qui augmente avec l’incapacité du pays à honorer sa dette. Ou nos députés sont simple d’esprits, au point de croire toutes les promesses des donateurs internationaux, ou ils prennent tout un peuple pour l’idiot qu’il n’est pas puisqu’ils lui font croire qu’on peut être une démocratie et vivre par l’argent des autres, l’argent de la dette. C’est à se demander de quel côté se trouve la dette odieuse !

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